La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a examiné récemment une affaire d'homicide volontaire avec préméditation dans laquelle est impliqué un jeune homme. Les faits remontent au jour où l'inculpé a décidé d'organiser une soirée bien arrosée chez lui. A l'occasion, il fait appel à ses deux amis intimes, pour partager avec lui le festin. Il s'est avéré que l'un des deux convives travaille à la STEG, et que le maître de céans s'est empressé de l'inviter pour lui régler des factures d'électricité impayées. Toutefois l'agent refusa sa demande, s'interdisant d'intervenir d'une manière illégale. De fil en aiguille, une querelle devait éclater entre eux. Ils en vinrent rapidement aux mains, avant qu'elle ne se transforme en véritable bagarre sanglante. Le troisième invité tenta d'intervenir pour y mettre fin, mais en vain. Humilié, le maître de céans a réagi d'une manière inattendue, en exhibant un couteau pour menacer la victime. Apeuré, ce dernier s'est réfugié dans une chambre, mais l'accusé le poursuivit avant de le jeter par la fenêtre. Transportée à l'hôpital, la victime succomba à ses blessures, malgré les efforts déployés par le corps médical. Le médecin légiste devait confirmer dans son rapport que la mort fait suite à une chute sur un milieu solide qui a causé une fracture du crâne. Une enquête a été ouverte, et l'accusé arrêté pour homicide volontaire. Lors de l'interrogatoire, il affirma qu'il avait invité la victime à une soirée particulièrement animée. Ils s'étaient ensuite disputés après avoir bu une grande quantité d'alcool qui leur a fait perdre leur lucidité. C'est alors que pour échapper à la bagarre, la victime s'était jetée par la fenêtre. Devant le tribunal, il a reconnu qu'il n'était pas dans son état normal au moment des faits et avait agi sous l'effet de l'alcool ingurgité, ajoutant en outre qu'il avait un différend avec la victime. Il devait également insister sur le fait qu'il n'avait pas l'intention de jeter son rival par la fenêtre. Son avocat demanda les circonstances atténuantes soulignant que la victime a sauté par la fenêtre pour échapper au courroux de son client. En conséquence, il demanda la requalification de l'infraction en homicide involontaire. Le tribunal, après délibérations, a condamné l'accusé à 20 ans de prison ferme.