Quoique étoffé sur le plan institutionnel et réglementaire, le système tunisien de contrôle sanitaire et environnemental des produits souffre, toutefois, d'un manque de coordination structurel qui réduit, sensiblement, ses performances, à en juger par le débat ayant marqué un séminaire organisé, hier, par l'Agence Nationale de Contrôle Sanitaire et Environnemental des Produits. Créée en 1999, pour assurer la coordination des activités de contrôle sanitaire et environnemental des produits, en Tunisie, sous la tutelle du ministère de la santé publique, l'Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits rencontre, encore, toutes sortes de difficultés, pour fédérer les activités des divers services, organismes et laboratoires chargés d'opérer directement ce contrôle, selon la directrice générale de l'Agence, Mme Alya Mahjoub, qui a émis l'espoir que ''cette rencontre d'information, d'écoute, d'échange et de dialogue , trouvera , enfin, l'écho favorable attendu, pour une conjugaison des efforts au profit de tous.
Les avantages de la coordination
Un même appel pressant, dans ce sens, a été lancé par le ministre de la santé publique, Mohamed Ridha Kéchrid, à l'ouverture du séminaire, le deuxième du genre initié par l'ANCSEP, à destination de tous ses partenaires nationaux. En effet, une telle coordination est jugée d'autant plus impérieuse qu'elle contribue à consolider et à renforcer le système national de contrôle sanitaire et environnemental des produits, à travers la mise en commun du riche fonds d'informations et de données recueillies, dans ce domaine, mais qui sont restées, jusqu'à présent, dispersées entre les services , les organismes et les laboratoires chargés de ce contrôle officiellement instauré, en Tunisie, depuis le début du 20ème siècle et plus exactement depuis 1904. Pourtant les textes relatifs à la création de l'ANCSEP et à la fixation de ses attributions font de cette coordination un devoir imparti à tous les partenaires de cette structure, en l'occurrence les services de contrôle et les laboratoires d'analyses et d'essais gérés par plusieurs ministères, outre les Instances d'accréditation, de certification et de métrologie.
Tous les produits pratiquement concernés
La gamme des produits obligatoirement soumis à ce contrôle, à l'importation comme à l'exportation, est très variée et va des médicaments aux jouets d'enfants, en passant par une longue liste de produits alimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques et chimiques, le tout défini par des textes officiels. A cet égard, Mme Mahjoub a formé le vœu de voir les fournitures scolaires figurer, aussi, dans cette liste. Le concept de base du contrôle est l'analyse des risques, suivant les règles scientifiques, c'est-à-dire l'évaluation des risques que les produits concernés présentent pour la santé de l'homme et du consommateur, avant leur mise en vente. Dans cet esprit, l'ANCSEP donne, notamment, des avis et des recommandations aux autorités, sur la sécurité des médicaments, sérums, vaccins et autres produits de santé, en ce qui concerne les risques inhérents à ces produits, avant leur libération. Son champ de compétences s'étend aussi à la sécurité environnementale qui couvre l'impact de l'environnement sur la santé humaine, la sécurité de l'eau, des produits chimiques, des articles destinés aux nourrissons et des jouets pour enfants. Enfin, l'Agence s'occupe de la sécurité des aliments qui porte sur l'évaluation des risques inhérents à toute la chaîne alimentaire, y compris les animaux et l'alimentation animale. Or, avec la mondialisation, les réglementations rigoureuses qui commencent à régir, partout, le commerce international, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les exigences de plus en plus grandes des consommateurs en matière de sécurité sanitaire, dans tous les pays du monde, le contrôle sanitaire et environnemental des produits sur des bases scientifiquement et universellement reconnues, devient de la plus haute importance pour le positionnement des pays dans le domaine économique et commercial.