Là n'est pas la question, la question est de savoir vers quelle destination va nous mener ce train ? L'enfer étant, on ne le sait que trop, pavé de bonnes intentions, Dieu nous garde de ces bonnes intentions qui risqueraient fort de nous être fatales si le pire, pardon le meilleur s'avérait. De toute façon, les dés sont (presque) jetés ; plus que quelques heures et le destin de la Tunisie, de tous les Tunisiens, sera scellé. Mais là encore, le plus dur restera à faire : instaurer une véritable démocratie qui prenne en compte, enfin, les laissés pour -compte de la société. Ceux qui ont fait la révolution, et qui n'accepteront pas d'être laissés dans les marges encore une fois. Les discours trompeurs, les miroirs aux alouettes, ne tiendront pas la route longtemps. A l'épreuve du quotidien, une fois sorti des urnes, aucun faux-semblant ne fera long feu. « Ceux qui croyaient au ciel, ceux qui n'y croyaient pas… ». Le jour J, et après ? Après, ce sera une autre paire de manches. Croisons les doigts pour que le fantôme de Camus ne soit pas obligé de réécrire la « Peste », version locale. L'espoir ? Au forceps, à l'aune de toutes nos désillusions passées. Pourvu que nous soyons dignes, de ceux qui sont partis pour absoudre notre indignité. C'est un combat dur à mener…