Une «affaire» commence à faire couler beaucoup d'encre. Un communiqué de la Commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation a condamné vivement ce qu'elle a qualifié de « comportement agressif du Directeur général des brigades d'intervention Moncef Laajimi vis-à-vis d'un membre de la Commission et d'un médecin vétérinaire l'accompagnant qui étaient en mission à la caserne Bouchoucha ». Selon le communiqué, le membre de la Commission et le médecin vétérinaire étaient en mission pour enquêter sur l'affaire de disparition de chevaux appartenant à l'un des gendres du président déchu. « M. Laajimi a insulté verbalement le membre de la commission et la vétérinaire et les a contraints à quitter les lieux », lit-on dans le communiqué. La réaction du responsable incriminé, ne s'est pas faite attendre. Un point de presse a été organisé, hier dans l'enceinte de la caserne. L'intéressé était absent, mais il était représenté par Montacer Materi secrétaire général de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité, Lassâd Kchaou, secrétaire général du syndicat des fonctionnaires de la Direction Générale des unités d'intervention et Mourad Kdaïem, responsable du Centre d'équitation La Soukra. Montacer Materi, justifie la rencontre de presse par « l'option de l'institution sécuritaire de jeter les ponts avec les citoyens. La déclaration du juge Mohamed Ayadi, membre de la Commission d'investigation a affecté le moral du corps de sécurité ». Il ajoute que Moncef Lâajimi, a été le premier syndiqué. Lassâd Kchaou aurait aimé qu'on évoque d'autres sujets dans cette période de transition comme « la Révolution tunisienne d'un point de vue sécuritaire, réalité et perspectives », thème d'un séminaire prévu mercredi prochain. Dans le cadre de sa mission de syndicaliste qui défend chaque membre injustement incriminé, il se charge de la défense de son Directeur général. Il affirme que ce n'est pas la première fois que Moncef Lâajimi est attaqué. Avant les élections il y aurait peut être des raisons, mais pas après, dira-t-il. Il reconnaît qu'il y a eu exclusion du bureau du D.G. Il y a eu un différend entre le DG et le juge Mohamed Ayadi qui avait, selon le syndicaliste « discrédité le DG, en présence de ses subordonnés ». Il ajoute que ce n'est pas la première fois que la Commission d'investigation intervient et est reçue dans le cadre de cette affaire. Elle était venue deux fois auparavant. Et il n' y a pas eu d'incident. Le premier concerné par l'objet de sa visite est le responsable du Club d'équitation des unités d'intervention Mourad Kdaïem. Lassaâd Kchaou, rappelle le grand respect dû au corps des magistrats. Mourad Kadaïem précise qu'il s'agit d'une jument appartenant à Slim Chiboub qui a été trouvée par un citoyen en Avril dernier et qui avait enfanté. Elle a été reprise par le Club de la Soukra. Ils sont disposés à la remettre à l'Etat, suite à des instructions écrites du ministre de l'Intérieur. Il avoue avoir nié auparavant l'existence de cette jument par « égoïsme, pour renforcer son club », dit-il. « Je me suis trompé et j'assume mon acte », ajoute-t-il. Il pense que l'acharnement dont il fait l'objet s'explique par d'anciens litiges personnels avec M. Mohamed Ezzaouia. La jument vaut 20 mille dinars. C'est une affaire de gros sous. La visite de l'instance d'investigation a eu lieu le 26 octobre, alors que l'affaire tirait à sa fin puisque la jument et son poulain allaient être remis à l'administrateur judiciaire qui se trouvait dans les lieux saints pour pèlerinage. Lassâd Kchaou, tenait à réitérer les bonnes dispositions du corps de sécurité à collaborer avec toutes les commissions. Montacer Materi, essaie de dédramatiser. « Nous avons de bonnes relations avec les différentes commissions. L'affaire ne doit pas être amplifiée. L'incident est clos. L'opinion publique nationale a d'autres préoccupations en cette période transitoire.