. 19.000 personnes engagées par le Hamas n'ont rien touché Le Temps-Agences - L'administration de crise mise sur pied par Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a versé aux fonctionnaires leur premier salaire intégral depuis près d'un an et demi. Près de 20.000 de leurs collègues qui répondent aux ordres du Hamas, désormais seul maître de la bande de Gaza, n'ont pu bénéficier de cette mesure, rendue possible par la levée du blocus financier israélien et occidental, conséquence de la dissolution du gouvernement d'union dirigé par le mouvement islamiste. De longues files d'attente se sont formées dans la matinée devant les banques du territoire. "Je vais utiliser l'argent pour payer mes dettes", a déclaré Falah Samaam, un employé du ministère de la Santé à Gaza. En Cisjordanie, où le Fatah d'Abbas reste dominant et le niveau de vie supérieur à celui de la bande de Gaza, l'affluence était plus réduite. "Les salaires sont sur les comptes, mais (les fonctionnaires) sont au travail", a expliqué un banquier. Selon Salam Fayyad, chef du gouvernement de crise, 133.000 fonctionnaires ont ainsi été payés. De source proche de ses services, on précise que 19.000 personnes engagées par le Hamas n'ont en revanche rien touché. Douze mille autres n'ont pu bénéficier de la mesure parce qu'ils ont été embauchés après le triomphe électoral du Hamas, en janvier 2006, et que leurs salaires n'ont pas été pris en compte dans le budget 2005, a-t-on précisé. L'exclusion de certains fonctionnaires est contraire aux droits des citoyens palestiniens et va accroître la tension entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, a assuré Ismaïl Haniyeh, premier ministre du gouvernement dissous il y a trois semaines et chef de file du Hamas à Gaza. Malgré le blocus financier, le mouvement islamiste est parvenu à faire entrer plusieurs millions de dollars dans le territoire, l'an dernier, et pourrait recourir aux mêmes moyens pour échapper aux restrictions imposées par le gouvernement de crise. Fayyad s'est engagé à payer les fonctionnaires de Gaza qui suivent les consignes de son administration et ignorent celles du Hamas. Pour toucher leur salaire, les membres des services de sécurité fidèles au Fatah ont, eux, reçu l'ordre de rester chez eux.