Nabeul essaie de bouger malgré une conjoncture difficile. Elle se transforme, elle se rénove et change de visage. Un vaste plan de relance urbanistique et architectural - qui n'altère en rien ses structures - est lancé pour son embellissement par le conseil municipal qui, réuni avant-hier, a approuvé, à l'unanimité, lors de la poursuite de sa session ordinaire de novembre, un vaste programme de mise à niveau des infrastructures de la cité des Potiers. Le nouveau budget 2012 a été présenté par Mohamed Daknou maire de Nabeul. Celui –ci est estimé à 8 258.310 dinars contre 9785.310 dinars en 2011 soit une baisse de 15,6%. Le budget de la municipalité (titre 1) s'élève à 5 705.500 dinars proviendra essentiellement des taxes imposées aux immeubles construits et activités (565.000 dinars) du domaine public municipal (566.000 dinars) des autorisations administratives (97.000 dinars) et des taxes habituelles (115.000 dinars).Quant au budget de développement (titre 2), il s'élève à 2552.810 dinars. Il est destiné à financer les travaux d'éclairage public, le bitumage des routes et la réfection des trottoirs, le gazonnage du terrain de rugby, l'acquisition du matériel de propreté et d'équipements informatiques, l'extension d'un arrondissement municipal, l'entretien des vestiaires du terrain municipal et le remboursement d'une dette de 2011 estimée à 413 mille dinars. Le problème des kiosques a été évoqué par les 14 conseillers municipaux. Cela s'est traduit par le développement de noyaux de kiosques non réglementaires, construits sans plan d'ensemble, dépourvus de toute infrastructure de base et de tout équipement socioculturel, constituant ainsi de larges secteurs d'habitat anarchique. Aujourd'hui, les drames de Nabeul donnent à réfléchir sur l'importance des dangers de la construction anarchique et de la prolifération de ces kiosques. Aucune politique urbanistique pour la préservation de l'esthétique et de l'harmonie du cadre bâti n'a été mise en place. Des lois existent certes mais leur application reste un simple vœu pieux. Il est temps de mettre de l'ordre dans la maison bien que selon l'actuelle délégation provisoire municipale, plusieurs autorisations ont été octroyées avant le 14 janvier. Que faire ? Faut-il les abolir ou changer leur implantation ? Un kiosque bien aménagé situé à l'Avenue Habib Bourguiba a fait l'objet d'un grand débat par les conseillers. Ce « Bijou » fera ses adieux d'ici trois mois. En effet, Certains membres étaient contre le prolongement de l'autorisation d'exploitation de ce kiosque appartenant à un ressortissant européen. Chose qui a suscité l'interrogation de certains citoyens présents qui estiment que ce kiosque bien aménagé fait entrer six mille dinars à la mairie et embauche trois familles tunisiennes alors que les autres avoisinants ne payent chacun que 650 dinars par an ? Nous avons approché le maire. Il m'a dit en un mot « J'applique les décisions du conseil. On vit à l'heure de la démocratie locale bien que nous soutenions l'investissement étranger ! » Alors que les terrains se font rares à Nabeul, la municipalité a des réserves foncières qu'elle ne veut pas céder. Il s'agit d'un premier lot situé à la rue Hédi Ghaloussi (597 m2) un deuxième lot à l'avenue Hédi Nouira (145 m2) et trois lots situés à El Fayoum (249 m2 ; 243 m2 et 310 m2). Ces lots de petite taille dont le prix moyen d'un m2 est fixé à 350 dinars resteront toujours la propriété de la municipalité puisque certains membres et ils sont majoritaires ont préféré voter pour la non cession de ces terrains. Il est vrai que de nombreuses pressions, notamment sociales et économiques pèsent sur la ville de Nabeul en proie à un fort taux de croissance urbaine. Mais encore faut –il maîtriser cette croissance et inventer la ville durable dans cette démocratie locale naissante