Le Comité national de la femme travailleuse (CNFT) au sein de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a revendiqué, hier, l'accès des femmes syndicalistes aux hautes instances dirigeantes de l'organisation, dont le 22ème congrès se tiendra du 26 au 28 décembre à Tabarka. «Nous réclamons la présence de la femme syndicaliste au sein des hautes instances dirigeantes de l'UGTT, dont notamment le Bureau exécutif national et le Conseil national», a affirmé Najoua Makhlouf, membre du CNFT, au cours d'une conférence de presse organisée hier au siège de la centrale syndicale, à la place Mohamed Ali. Dénonçant la misogynie et les pratiques sexistes qui marquent la vie syndicale en Tunisie, Mme Makhlouf a noté qu'aucune femme ne figure au sein des hautes instances dirigeantes de l'UGTT, à l'heure où le taux d'adhésion des femmes travailleuses à l'organisation dépasse 40%. Selon elle, la présence de la femme au sein des bureaux exécutifs des syndicats de base dépasse 30%. Ce taux chute de manière sensible au niveau des instances dirigeantes des structures intermédiaires (syndicats généraux, fédérations et unions régionales), pour s'établir à 1,6% seulement. Pour remédier à cette situation, quinze femmes syndicalistes ont déjà présenté leurs candidatures au Bureau exécutif national de la centrale syndicale, dont Samia Eltaïef (fédération de la santé), Naïma Hammami (syndicat de l'enseignement secondaire), Habiba Sellini (fédération de l'agriculture) et Wassila Ayachi (union régionale de Ben Arous). « Nous savons pertinemment que les chances de ces syndicalistes sont très minimes étant donné que les délégués au congrès sont majoritairement des hommes mais nous ne baisserons pas les bras », avoue, toutefois, Mme Makhlouf. Raison pour laquelle le Comité national de la femme travailleuse souhaite faire approuver le principe de la parité en matière de candidatures à toutes les responsabilités syndicales lors du prochain congrès. Une disposition semblable à celle prévue par la loi électorale élaborée récemment par l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution et qui a permis à une cinquantaine de femmes de siéger à l'Assemblée nationale constituante.