L'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beit al-Hikma), vient d'accueillir les premières séances du colloque international sur le grand écrivain disparu Mahmoud Messaâdi, organisé par cette Académie durant quatre jours, à l'occasion de la célébration du centenaire de la naissance de cet illustre écrivain, sous le thème "Mahmoud Messaâdi, créateur et penseur: l'esthétique de l'écriture et les questions de l'existence". Les communications de la première séance ont été inaugurées par l'intervention de Amine Zaoui (Algérie), ayant pour titre "Mahmoud Messaâdi, prophète de la modernité contrariée" dans laquelle il a fait remarquer que Messaâdi, à l'instar de Jibrane Khalil Jibrane, avait défendu une écriture qui s'oppose au sous développement et au despotisme religieux. Il a ajouté que la modernité prônée par Messaâdi a été contrariée par le contexte social marqué par le conservatisme et l'esprit rétrograde d'une large frange de la société arabe. Sous le titre: "Messaâdi, l'écrivain-philosophe", Mustapha Kilani (Tunisie) a estimé que l'aspect littéraire l'emporte sur l'aspect philosophique dans l'oeuvre de Messaâdi. Il a observé que l'intérêt accordé par Messaâdi au patrimoine littéraire arabe n'occulte, toutefois, pas son approche moderniste, plus précisément existentialiste. En témoignent ses réflexions sur la vie et la mort, le corps et l'âme et l'existence et le néant. De son côté, Khaled Ghribi (Tunisie) a évoqué "l'aventure de la question existentialiste dans l'oeuvre de Messaâdi", mettant l'accent sur le fait que Messaâdi avait tendance à souligner "la responsabilité de l'homme dans l'existence", thème cher aux existentialistes, et très présent dans ses écrits aussi bien romanesques que dramatiques.