Des professeurs de l'enseignement secondaire, des syndicalistes, des journalistes et des avocats se sont rassemblés, hier, devant le siège du ministère de l'Education à Tunis, pour manifester leur soutien au secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Sami Tahri et au secrétaire général adjoint du syndicat général de la culture et de l'information, le journaliste Ghassen Ksibi comparus, aujourd'hui, devant le tribunal de première instance de Tunis pour diffamation et outrage à autrui. Les participants à ce mouvement de protestation se sont ensuite dirigés vers le palais de la justice où le tribunal de première instance examine l'affaire intentée par le directeur général des affaires juridiques au ministère de l'Education à l'encontre de ces deux syndicalistes suite à la publication, dans des journaux électroniques, d'articles sur la corruption administrative et financière au ministère de l'Education. L'information rédigée par le journaliste Ksibi, comporte le témoignage du syndicaliste Sami Tahri qui accuse le responsable au ministère de l'Education de corruption. Le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire considère, dans une déclaration à l'agence TAP, que ce procès est une tentative visant à déstabiliser l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui s'apprête à tenir son 22econgrès. Il s'agit, aussi, de tenter de dissuader le syndicat de dénoncer la corruption qui règne dans ce ministère. De son côté, Ghassen Ksibi a souligné que ce procès dépasse les personnes accusées pour porter atteinte au droit du peuple tunisien à l'information, à la libre expression et à l'action syndicale. L'avocat des deux accusés, Chokri Belaïd a déclaré à la TAP que ce procès ressemble aux pratiques longtemps consacrées sous l'ancien régime à savoir la désinformation et l'atteinte à la liberté d'expression. Le syndicat général de l'enseignement secondaire a publié, mercredi, un communiqué dans lequel il appelle à soutenir les deux syndicalistes accusés de diffamation et dénonce ce genre de procès considéré par plusieurs syndicalistes et journalistes comme un procès d'opinion.