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Les avocats de la défense se disent «sidérés» par les promesses faites par Marzouki aux autorités libyennes Extradition de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi
• «La situation qui prévaut en Libye n'est pas propice à un procès équitable», déclare Me Mabrouk Kourchid, coordinateur du comité de défense de Baghdadi Mahmoudi Les avocats de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi se sont déclarés «sidérés » par les promesses d'extradition de leur client en contrepartie de la garantie d'un procès équitable faites par le président tunisien Moncef Marzouki aux autorités libyennes. «Les promesses de M. Marzouki sont d'autant plus étonnantes que la situation qui prévaut actuellement en Libye n'est pas propice à un procès équitable», déclare Me Mabrouk Kourchid, coordinateur du comité de défense de Baghdadi Mahmoudi. Et d'ajouter :« les déclarations du président de la République qui est ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) posent plusieurs interrogations. M. Marzouki risque d'être complice des iniquités auxquelles Baghdadi Mahmoud serait en butte en Libye ». Me Kourchid estime également que son client risque d'être victime de graves violations des droits de l'Homme en Libye. « Accusé d'abus de pouvoir et d'incitation au viol alors que son nom n'a jamais figuré sur la liste des recherchés par la Cour pénale internationale, il (mon client) encourt la peine capitale dans son pays», précise -t-il. Moncef Marzouki avait déclaré depuis Tripoli, où il s'est rendu pour son premier voyage à l'étranger lundi 2 janvier 2011, être prêt à remettre Baghdadi Mahmoudi aux autorités libyennes. En contrepartie, le chef de l'Etat demande aux autorités libyennes de lui garantir un procès juste et impartial. « Je suis certain que cette équation sera résolue (...), ce qui signifie que vous nous garantirez un procès juste et impartial à Tripoli et que nous vous garantissons votre droit d'obtenir cette personne», s'est-il expliqué. «Tout comme nous, en Tunisie, avons le droit de réclamer que Ben Ali nous soit remis pour qu'il réponde de ses crimes dans notre pays, vous avez le droit de demander que Mahmoudi vous soit remis», a ajouté Marzouki. Agé de 70 ans, Baghdadi Mahmoudi faisait l'objet d'un mandat d'amener des autorités libyennes. L'ex-numéro 2 libyen sous le régime de Kadhafi (du 5 mars 2006 au 23 août 2011) avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour «entrée illégale sur le territoire tunisien», avant d'être acquitté. Il est, cependant, resté sous le coup d'une extradition prononcée par la cour d'appel de Tunis le 8 novembre 2011, et suspendue par l'ancien président provisoire tunisien, Fouad Mebazaâ. La Tunisie et la Libye sont liées par une convention d'entraide et de coopération judiciaires signée en 1961, qui prévoit notamment des mesures d'extradition. Walid KHEFIFI loeilfixe