• Le volume des échanges commerciaux tuniso-turcs s'élèvent à 1,5 milliard de dollars • Les investissements libyens en Tunisie ne dépassent pas les 359 millions de dinars • « La Libye doit être un partenaire stratégique et non seulement un marché traditionnel », estime Adel Beneni, représentant du patronat libyen • Demain, aura lieu la signature des contrats de partenariat tuniso-turc. Pour la première fois en Tunisie, un conclave d'hommes d'affaires tuniso-turco-libyen. Ils sont presque 400 hommes d'affaires dont 250 Tunisiens, 140 Turcs et 150 Libyens, à la recherche d'éventuels partenariats de tri-nationalité. Aujourd'hui et demain, ces différents participants au premier forum international sur le développement commun tuniso-turco-libyen, sont les invités de l'Association «Namaa Tunisie», (Essor de la Tunisie), organisateur de cet évènement en partenariat avec TASCA (Association d'amitié Turco-arabe). Une initiative à saluer, selon la majorité des participants, malgré le manque d'organisation, si l'on prend en considération que l'organisateur n'a vu le jour que quelques mois auparavant, au lendemain du 14 janvier. Cette ONG œuvrant dans le domaine du développement de l'entrepreneuriat économique, table sur la concrétisation de quelques contrats dans la deuxième journée de ce forum. Et pour cause, son président fondateur, Mohammed Kochlef, affirme que des contrats de partenariats seraient signés entre des hommes d'affaires tunisiens et leurs homologues turcs. Les montants, les secteurs, les emplois à créer ainsi que d'autres détails de ces contrats ne sont pas encore dévoilés. Une surprise ? Peut être. Coopération tripartite De toute façon, cette rencontre serait très favorable et très ouvertes à d'autres partenariats et à d'autres intentions d'investissements. Les Turcs, invités phares, comptent parmi eux des experts en économie et en matière de tourisme, ainsi que des représentants des chambres de commerce et d'industrie, des représentants d'institutions financières et des organisations de la société civile turque. Idem pour la participation tunisienne qui comprend des acteurs opérant dans divers secteurs (en l'absence des grands groupes). Les libyens quant à eux, sont présents avec des différentes spécialités. La complémentarité alors ? Oui, mais la concurrence aussi. Car, c'est bien connu. La Tunisie et la Turquie sont deux concurrents dans quelques secteurs stratégiques pour les deux pays. Le tourisme et le textile et l'habillement en l'occurrence. Mais, les deux pays, selon Ridha Sâaied ministre conseillé auprès du Premier ministre tunisien par intérim, chargé des affaires économiques, se complètent dans d'autres secteurs. « La Tunisie possède un savoir-faire de renommée internationale. Les Turcs ont de l'expérience. Ce ci ne fait qu'encourager et booster la coopération entre les deux pays » explique-t-il. Et la Libye ? Selon son ambassadeur en Tunisie, « la Libye ne doit pas être considérée uniquement comme un marché là ou on écoule la production des autres pays. Bien au contraire, elle devrait être un partenaire stratégique à long terme ». lmed Bennani, représentant de la délégation libyenne semble partager ce même avis. Il estime que la Libye est un partenaire stratégique de la Tunisie. Elle pourrait l'être à la fois pour la Turquie et la Tunisie. Pour lui, il faut qu'il y ait un partenariat qui respecte les intérêts de chaque nation. En effet, la Libye étant une économie basée sur le pétrole, procure d'énormes opportunités pour les deux pays. En Libye il y a un grand potentiel touristique. Il y a aussi un grand chantier de restructuration de l'administration et surtout un chantier énorme en matière d'infrastructure. La Tunisie étant un pays riverain jouit du savoir faire et possède la main d'œuvre requise et nécessaire. La Turquie avec son expertise serait un atout incontournable. « Mais, elle ne serait pas comme modèle pour les deux pays. La Libye a ses propres spécificités. La Tunisie aussi. Chacun des deux pays, possède donc sa propre identité. Il ne serait pas envisageable de parler d'une importation du modèle turc » explique, dans ce contexte, Mohamed Al Adel, président de la TASCA. Les discours changent alors. Car auparavant, dans la période postélectorale on a entendu parler, pour pas mal de fois d'un modèle turc qui soit disant représente un bon modèle à suivre. Quoi qu'il en soit, les participants à ce forum se trouvent confrontés à une réalité. Celle de réunir les forces pour faire face à la concurrence internationale (sur le marché libyen par exemple). Les opportunités sont là. La volonté existe. Mais, l'Union fera-t-elle la force ? Espérons-le ! Zied DABBAR
La coopération en chiffres Selon les chiffres annoncés par le Président de Chambre de Commerce et d'Industrie de la ville d'Adana (Turquie), les échanges commerciaux entre les deux pays (la Tunisie et la Turquie) avoisinent les 500 millions de dollars auparavant. Ce chiffre est appelé à se multiplier par dix (10 fois c'est-à-dire) au bout de quelques années. « C'est possible », estime-t-il. Mais, pour le moyen terme, « Actuellement, le volume des échanges commerciaux à 1,5 milliard de dollars ». précise-t-il. Actuellement ce sont presque 23 sociétés Turcs opérant en Tunisie générant presque 1100 emplois. Le volume d'investissements turcs s'élève à quelques 252 millions de dinars, alors que les investissements libyens en Tunisie frôlent les 359 millions de dinars répartis sur 57 sociétés et générant environ 6 000 emplois. Z.D