L'agréable espace pictural Saladin de Ridha Souabni qui a ouvert ses portes au public il y a environ une année, a déjà abrité une douzaine d'expositions collectives et personnelles dont l'artiste-peintre Michel Henri qui appartient à l'école de Paris. Une exposition collective intitulée «Rêve et optimisme» groupant neuf artistes plasticiens se tient actuellement à cette galerie depuis le 13 janvier et se poursuivra jusqu'à la fin du mois. Il s'agit de Alia Kateb (5 œuvres), Rafika Dhrif (3 œuvres), Lamia Guemara (3 œuvres), Fadhel Ghedira (1 œuvre), Kmar Garbaâ (2 œuvres), Aissa Gouirah (4 œuvres), Melika Ghozzi (3 œuvres), Aissa Ibrahim (2 œuvres) et Amel Zaïem (5 œuvres). Les peintres présents exposent leurs dernières productions inspirées de la Révolution. Les titres de la plupart des tableaux rappellent les événements vécus et les objectifs visés par cette révolution : «A nous la liberté», «Citoyennement vôtre», «Hommage aux martyrs» «Combat», «Avenir», «Explosion», «Emancipation», «Rêve éveillé» et d'autres encore qui expriment les différentes visions artistiques de ce grand événement. Les tableaux exposés sont de dimensions différentes et les techniques utilisées sont très variées : de l'huile sur toile, à l'acrylique en passant par le pastel et les techniques mixtes sans oublier les œuvres de bois brûlés de Amel Zaïem qui expose aussi un chef-d'œuvre intitulé « La malédiction de la chaise » qui consiste en une chaise de rotin percée au milieu à force d'être occupée, avec des brûlures au niveau du dossier et des pieds et une corde à nœuds servant de guillotine à tous les dictateurs qui, une fois intronisés, ne quittent leur poste que morts ou suite à un soulèvement populaire : une approche plastique pour dénigrer ceux qui s'accrochent à la chaise sans jamais penser l'abandonner un jour. Voici Rafika Dhrif, cette grande artiste âgée de 75 ans, ayant toute une carrière derrière elle. Ses tableaux intitulés « Myopie » et « Double face » relatent un certain regard à la révolution. Ici, c'est Alya Kateb avec ses magnifiques tableaux qui baignent dans la révolution en mettant l'accent sur tous ceux qui y ont pris part, les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants, mais aussi les martyrs qui sont tombés pour la liberté. Ses oeuvres sont marquées d'une lueur d'optimisme, malgré tout. Là, il y a Lamia Guemara, une jeune artiste qui a vécu à Cuba, dont les œuvres semblent subir les influences de l'art latino-américain, ce qui a donné des touches bienfaisantes à ses créations. Juste à côté, on peut voir l'unique tableau de Fadhel Ghedira, professeur en beaux-arts, fait en pastel et traitant du rêve. Kmar Garbaâ est aussi présente avec des oeuvres intitulées « Révolution 1 » et « Révolution 2 », faites en acrylique et de moyen format (74x64), sans oublier les créations de Melika Ghozzi dont la plus touchante est celle qui représente un combat de taureaux et Aïssa Ibrahim qui semble scruter les horizons ouverts par la Révolution à travers ses deux tableaux, qui sont respectivement intitulés : « Avenir» et « Regard »