Les diplomaties occidentales s'intéressent de plus en plus à la Tunisie. Après la visite des responsables américains et de quelques ministres européens, la Tunisie connaît en marge de la cérémonie du Premier anniversaire de la Révolution la visite de quelques Chefs d'Etats et des hauts responsables politiques. C'est dans ce contexte que s'inscrit la visite de Cesario Melantonio Neto, ambassadeur du Brésil en Egypte. En qualité d'envoyé spécial du Brésil pour le Moyen Orient et représentant de la Présidente du Brésil, il affirme l'attachement de son gouvernement pour renforcer la coopération avec notre pays. Une coopération qui demeure, selon les spécialistes en deçà des attentes. Chiffres à l'appuie. Le Brésil avec tout le potentiel qu'il a, ne figure qu'à la 16ème place dans la liste des partenaires économiques de la Tunisie. Cette neuvième puissance économique mondiale (6ème en termes de Produit National Brut devant la Grande Bretagne et l'Italie), est le 18ème fournisseur du pays. La Tunisie n'en exporte que quelques produits. Les dattes et l'huile d'olive en l'occurrence. Le Brésil a importé en 2009 plus de 210 millions de Dollars d'huile d'olive dont seulement 0,09 % revient à la Tunisie. Les importations brésiliennes de dattes tunisiennes s'élèvent à 400 tonnes en moyenne sur les dernières années. Ainsi, le Brésil avec ses 192 millions d'habitants dont 12 millions d'habitants d'origine arabe, une classe moyenne en expansion rapide, un PIB par habitant de 10.000 dollars, offrent des opportunités considérables pour la Tunisie. « Mais, hormis, le volet économique, le Brésil pourrait procurer de l'aide à la Tunisie en matière sociale » explique Cesario Melantonio Neto, ambassadeur du Brésil pour le Moyen Orient, à l'occasion d'un point de presse organisé en marge de sa visite en Tunisie. Pour ce diplomate, l'expérience Brésilienne pourrait être très utile pour la Tunisie. La lutte contre la pauvreté, les disparités sociales ainsi que la création d'emplois. « Le Brésil, a triplé son PNB pour atteindre les 2,2 trillions de dollars fin 2009 » explique Cesario Melantonio Neto, tout en précisant « quelques années auparavant, le Brésil compte aux moins 30 millions de pauvres. Actuellement, ces pauvres se trouvent avec un revenu supérieur à 300 dollars par mois. Ils sont de nouveaux consommateurs qui contribuent au développement du pays. Nous pouvons donc soutenir les efforts du gouvernement tunisien dans la lutte contre la pauvreté ». La Tunisie a beaucoup à apprendre de l'expérience Brésilienne. Mais, selon Cesario Melantonio Neto, tout dépendrait de la volonté des autorités tunisiennes à accepter cette aide. D'autres domaines pourraient également faire l'objet d'une coopération bilatérale. Le Brésil entant que producteur agricole de premier rang pourrait selon son ambassadeur aider la Tunisie à développer son agriculture. Il est ainsi possible de voir les engrais tunisiens et d'autres produits chimiques utiles pour l'agriculture circuler au Brésil. D'ailleurs, bon nombre des firmes Brésiliennes ont déjà manifesté leurs intérêts à s'installer en Tunisie. Serait-ce possible ?