Le Temps : Il est des voix qui s'élèvent aujourd'hui appelant ą la nationalisation de la radio qui sera désormais dirigée par la radio nationale. Qu'en pensez-vous ? Cheikh Machfar : Oui pourquoi pas. Si c'est dans l'intérźt des 25 employés de la radio qui seront ainsi rétabli dans leurs droits. Mais la direction de la radio qui est par ailleurs spécialisée doit źtre assurée par un spécialiste de la chose religieuse. La radio a maintenant cinq ans d'existence. Nous avons fonctionné normalement aprŹs la Révolution et avons continué ą diffuser notre programmation mźme si les techniciens étaient obligés de travailler de 14h00 ą 6h00 du matin pendant des jours difficiles. Ce n'est qu'avec le gouvernement Essebssi que la situation a empiré lorsqu'on nous a imposé Mme Iqbal Gharbi qui n'est pas une spécialiste de la religion. Tout l'effectif peut vous parler du comportement de cette dame qui dont le moins qu'on puisse en dire arrogant. DŹs le premier jour elle a voulu imposer une ligne éditoriale qui ne peut en aucun cas źtre de mise dans une radio du Coran. Que répondez-vous ą vos détracteurs qui considŹrent que vous avez pris d'assaut la direction de la radio en écartant Kamel Omrane. Il n'y a rien de cela. J'ai tout fait dŹs les premiers jours de la Révolution pour prendre contact avec M. Kamel Omrane qui a refusé d'affronter les auditeurs et les employés de la Zitouna. Ce n'est qu'aprŹs que la situation s'est relativement calmée que M. Omrane m'a appelé pour me dire que M. untel lui a proposé le poste d'administrateur judiciaire sans qu'il y ait un écrit dans ce sens. Mais lą c'était trop tard car les employés qui étaient livrés ą eux-mźmes pendant les premiŹres semaines postrévolutionnaires étaient unanimes pour que je continue ą assurer la la direction de la radio. Que comptez-vous faire ? Avez-vous contacté des responsables au Premier ministŹre ? Toutes les portes sont fermées devant nous. Aucun responsable n'a accepté de nous recevoir voire mźme de nous rassurer. Nous étions écartés des discussions sur l'avenir de la radio Zitouna quand il était question de recevoir des représentants des médias. Nous allons continuer ą frapper ą toutes les portes.