Il faut se résoudre ą croire que Habib Mestiri, ancien FTCA, est un monteur d'images ou un assembleur d'images. Il ne peut en être autrement. Son premier long documentaire « Images saccadées », qui raconte l'histoire de la FTCA, est basé sur des images d'archives ainsi que des témoignages des cinéastes et autres critiques ayant côtoyé la FTCA. Pour son deuxiÊme long métrage documentaire consacré ą la révolution, il récidive en utilisant des extraits de films tournés par de jeunes réalisateurs en herbe. Le film est aussi étayé de leurs témoignages. « Chroniques de la révolution », qui se veut une histoire de vieux racontée par des jeunes, témoigne de la difficulté de Habib Mestiri de réaliser lui-même un film ą partir d'images qu'il aurait tournées. C'est pourquoi il ne se trompe pas lorsqu'il dit que c'est une histoire de vieux racontée par des jeunes. Il signifie par ces propos la révolution mais cela le concerne également. Au fait, qu'a-t-il fait ? Il s'est contenté de nous faire découvrir les travaux de jeunes réalisés autour de la révolution. Cela donne des extraits de vidéo échangés sur facebook et de documents tournés lors de la révolution du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011. Des images filmées dans l'urgence qui sont autant de témoignages intéressants sur les événements historiques ayant marqué la Tunisie. D'autre part, pour mieux étoffer son film, Habib Mestiri a recueilli les témoignages de personnalités artistiques célÊbres ą l'instar de la comédienne Claudia Cardinale, l'humoriste Michel Boujnah, le caricaturiste Georges Wolinski ou encore l'écrivain Albert Memmi. Ces célébrités ajoutent une pierre à l'édifice en livrant leur attachement ą la Tunisie où ils sont nés et grandis et les conditions dans lesquelles ils ont vécu la révolution ainsi que leur sentiment sur l'avenir de la Tunisie. Coproduit par « Ciné7Ême art » de Lassaad Goubantini et Alain Soufi et « Deep Vision », « Chroniques de la révolution » est certes un film différent de tous ceux qui ont été faits sur la révolution, mais on aurait aimé davantage d'engagement de la part de son réalisateur. Sa démarche pourrait être ą la longue, infructueuse. On espère que le prochain film sera plus personnel.