Au cours d'une rencontre avec la presse, samedi dernier à la Maison de la culture Ibn Khaldoun, le réalisateur Habib Mestiri entouré du cinéphile Mahmoud Jomni et du producteur Radhi Trimèche, a présenté son nouveau documentaire «chronique d'une journée non ordinaire», tourné dans les camps des réfugiés à Ras Jedir au sud de la Tunisie. Habib Mestiri a expliqué les raisons qui l'ont emmené à tourner ce film ainsi que les conditions de tournage difficiles au vu de la situation dans les camps. « Ce film est un témoignage vivant du travail de volontariat d'un groupe de jeunes qui ont laissé derrière eux les obligations professionnelles et familiales, pour venir en aide aux réfugiés ayant franchi la frontière tuniso-libyenne pour s'établir dans les camps de Choucha ». L'engagement de la jeunesse dans des actions humanitaires a suscité l'admiration des observateurs internationaux, cet aspect qui a poussé le réalisateur à s'intéresser à ces centaines de jeunes arrivés de plusieurs villes tunisiennes pour donner un coup de main au Croissant rouge et aux organisations internationales humanitaires. Durant trois jours de tournage, l'équipe de Habib Mestiri a filmé différents aspects de ces camps : les violences, les souffrances et les joies. « Chronique d'une journée non ordinaire » est produit par Multi Media 2000, qui a déjà produit le précédent film de Habib Mestiri « Images saccadées », documentaire sur la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA). Le film aura une durée de 26 minutes et sera projeté dans les espaces culturels des différentes régions du pays. A l'issue de la rencontre, quelques extraits des rushes ont été projetés qui ont permis aux journalistes de prendre connaissance des images de l'engagement d'une jeunesse tunisienne volontaire et courageuse. Si on ne peut émettre de jugement au sujet de ces extraits non encore montés, il nous est permis de constater que ce qui nous a été donné à voir est plus proche du reportage télévisé que diffusent en permanence les chaînes de télévision. On espère que ce n'est là qu'un projet de film et que le résultat, une fois les opérations de post- production terminées, sera meilleur. L'urgence a, sans doute, été un impératif déterminant dans le tournage de ce documentaire qui sera un témoignage de plus sur la Tunisie post- révolutionnaire.