Plusieurs sources concordantes affirment que Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha participe au Forum économique mondial de Davos. Certains disent qu'il s'est fait accompagner par son fils Mouâdh et de l'homme d'affaires Mondher Ben Ayed considéré comme un des sponsors et bailleurs de fonds du parti Ennahdha. Le Forum de Davos représente une opportunité pour des rencontres entre hommes d'affaires et hommes politiques et grands décideurs de la planète. Rached Ghannouchi est invité à titre personnel par les organisateurs du Forum pour trois jours, en tant que président d'un des plus grands partis islamistes dans le monde arabe. Est – ce encore, une autre manifestation de la confusion Parti-Etat ? Par ailleurs, le Chef du Gouvernement Hamadi Jebali, le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdesslem ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli composent la délégation gouvernementale présente à Davos. Cette visite a tend à faire entendre la voix de la Tunisie post-révolution, essayer de convaincre les investisseurs étrangers de faire confiance au site tunisien, afin de booster les créations d'emplois et participer à l'essor de notre économie. La demande de rapatrier les avoirs bloqués de Ben Ali et sa famille sera également adressée à certains pays arabes et du Golfe. La délégation tunisienne doit présenter les opportunités d'investissements disponibles en Tunisie et les avantages préférentiels dont elle dispose en tant que portail économique d'accès aux marchés magrébins et africains. Des questions se posent à propos de l'absence du ministre des Finances Houssine Dimassi, premier concerné par l'élaboration de la loi de finances complémentaire, attendue avant la fin du mois de mars. Serait-il sur le départ ? La présence de Rafik Abdesslem lui permettra de multiplier ses contacts, et gagner en expérience. La participation du seul homme d'affaires Mondher Ben Ayed est considérée comme une forme de favoritisme. Que dire de celle du fils de Ghannouchi ? Les travaux de la 42ème édition du Forum de Davos ont commencé le 24 janvier et se poursuivront jusqu'au 28. Placé sous le signe d'un nécessaire renouveau, les thèmes retenus pour cette édition 2012 en disent long sur l'inquiétude de ses organisateurs : «Le capitalisme du XXe siècle est-il en train de flouer la société du XXIe siècle ?», «Risques globaux en 2012 : les graines de la désillusion» ou encore «Réparer le capitalisme». Nombreux sont les économistes, politologues, sociologues, historiens, à s'être déjà penchés sur les maux du capitalisme. Même si tous ne s'accordent ni sur le diagnostic, ni sur les solutions, chacun considère que le système ne peut sortir inchangé de la crise actuelle. Au menu des discussions on retrouve la situation de la Grèce qui n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise et les négociations qu'elle mène avec ses créanciers privés. La crise est loin d'être réglée.