• 400 agressions contre des agents de l'ordre entre janvier et septembre 2011 Quelque 400 agents de l'ordre, tous corps sécuritaires confondus, ont organisé, hier devant le siège de l'Assemblée constituante, un rassemblement de protestation contre le mutisme des autorités de tutelle concernant les agressions répétées contre les forces de l'ordre. Les protestataires, qui répondaient ainsi à l'appel de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité intérieure, ont scandé des slogans appelant le gouvernement à incriminer les agressions visant les agents de l'ordre et les postes de police dans plusieurs régions du pays et mettre en place un cadre juridique règlementaire de nature à assurer la protection des forces de sécurité intérieure et à définir clairement leurs modes d'intervention en matière de préservation de l'ordre public. « Vivement un cadre règlementaire pour protéger les agents lors de l'exercice de leurs fonctions», « Pour des forces de sécurité républicaines », « Non aux procès injustes contre les policiers» ont notamment scandé les protestataires, dans une ambiance électrique. «Les forces de l'ordre se rebiffent aujourd'hui contre le mutisme suspect du gouvernement en général et du ministère de tutelle en particulier concernant les agressions que subissent les agents partout sur le territoire tunisien», a martelé Mehdi Bechaouech, porte-parole de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité intérieure. Et d'ajouter: « Nous avons appelé à la promulgation d'un cadre juridique règlementant le travail des forces de l'ordre depuis juillet 2011. Mais, cet appel est tombé dans l'oreille d'un sourd. Les partis au pouvoir n'ont pas daigné assumer leurs responsabilités ». 400 agressions en neuf mois Concrètement, les protestataires réclamaient l'application des articles incriminant les outrages et les violences commis contre les fonctionnaires lors de l'exercice de leurs fonctions. Ils souhaitent également que les interventions des forces de l'ordre dans le domaine de la levée des sit-in et des blocages des routes soient menées en présence de représentants du parquet et de la police technique. «Les agents de l'ordre, dont plusieurs se sont trouvés derrière les barreaux rien que pour avoir rempli leur mission de maintien de l'ordre durant la révolution, n'entendent pas être à nouveau des boucs-émissaires », précise Mehdi Bechaouech. A noter que le ministère de l'Intérieur a recensé 400 agressions contre des agents de l'ordre et des postes de police entre janvier et septembre 2011. Ces agressions se poursuivent encore. Jeudi dernier, deux agents de l'ordre exerçant à Sidi Bouzid ont été grièvement blessés par un groupe d'individus qui ont envahi le poste de police de la ville dans une tentative de libérer des prévenus arrêtés. Le 23 janvier un jeune policier a trouvé la mort après avoir été fauché violemment par un camion qui roulait à toute allure à la Soukra. Deux jours plus tôt, près de 50 personnes ont attaqué, le poste de police de Zarzis et réussi à libérer par la force un délinquant recherché par la justice.