L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) semble être en voie de surmonter la crise interne de représentativité à laquelle elle est confrontée depuis le triomphe de la Révolution du 14 janvier et l'éviction de l'ancien bureau exécutif de l'Organisation pour ses rapports étroits avec l'ancien régime. La nouvelle direction dont s'est dotée l'UTAP grâce à des élections organisées le 9 février 2012, a su obtenir la reconnaissance autant des milieux officiels que des divers autres partenaires concernés, selon les déclarations faites par les membres de cette nouvelle direction, lors d'une conférence de presse donnée, hier, au siège de l'UTAP, à Tunis. La nouvelle direction est composée de quatre membres, à savoir Ahmed Hnider Jarallah, en qualité de nouveau président de l'UTAP, Nasreddine Moussi, vice-président et porte-parole officiel de l'Union, Amor Béhi, trésorier et Abdesselem Gargouri, trésorier adjoint. La nouvelle direction a pu entamer son travail à la tête de l'UTAP, normalement, le 21 février, au sein du siège de l'Union, à Tunis et réactiver ses services administratifs qui étaient bloqués à cause des différends sur la représentativité entre les divers courants et sensibilités agitant l'Organisation. Le nouveau président de l'UTAP, Mr Ahmed Hnider Jarallah, a passé en revue les circonstances ayant entouré l'élection de la nouvelle direction, rappelant que le vote a eu lieu , jeudi 9 février, au siège du ministère de l'Agriculture, avec la participation des membres du Comité consensuel provisoire d'administration des affaires de l'UTAP, constitué de 46 membres, le 3 janvier 2012 sur la base d'un consensus entre les membres de l'ancien Conseil central de l'Union et ceux de la Commission du sauvetage de l'Union créée, après le triomphe de la Révolution du 14 janvier. Le Comité comprend 23 membres représentant le Conseil central et 23 membres représentant la Commission de sauvetage. La création de ce Comité a eu lieu dans le sillage d'une réunion tenue le 3 janvier 2012, dans la ville de Hammamet, par le Conseil central qui a été aussitôt dissous. Cette réunion avait abouti à la création de trois commissions, dont l'une a été chargée de préparer la tenue du prochain Congrès général de l'UTAP, une autre a été chargée de la révision de son règlement intérieur et la troisième a été chargée des ressources humaines.
Elections transparentes
Une première opération pour l'élection d'une nouvelle direction, organisée le 19 janvier au siège de l'Union n'a pas abouti, car certains courants ont contesté sa légitimité. Une seconde opération a été, donc, organisée, le jeudi 9 février, au siège du ministère de l'Agriculture, dans la grande salle des réunions mise à la disposition du Comité consensuel provisoire , à l'initiative du ministre, et ce en présence d'un observateur neutre parmi les cadres du ministère de l'Agriculture qui « n'a pas prononcé un seul mot, durant le vote, mais se contentait d'enregistrer ses observations». Mr Ahmed Hnider Jarallah a estimé que les élections du 9 février étaient démocratique et transparentes et ont abouti au choix de la nouvelle direction de l'UTAP qui a obtenu, aussitôt, la reconnaissance des différentes parties et des responsables ayant à leur tête le ministre de l'Agriculture et les responsables d'autres ministères comme le ministère du commerce. Cette reconnaissance s'est traduite, entre autres, à travers l'acceptation des représentants de la nouvelle direction dans les Commissions sectorielles relevant des départements ministériels. Au même moment, le gouvernement a accordé une avance de 350 mille dinars sur l'indemnité de gestion servie à l'Union, dans le cadre du budget de l'Etat, ce qui a permis de régler les salaires de deux mois des fonctionnaires et ouvriers de l'Union qui n'ont pas pu être versés, pour manque de fonds. La nouvelle direction a pu réactiver les services administratifs et insuffler de la vie à l'Organisation. Des contacts nécessaires ont été pris avec les divers partenaires y compris les moyens d'information pour porter à leur connaissance les développements survenus et le retour de l'Union à la scène nationale sur des bases solides. Une cellule de crise a été créée pour examiner les moyens permettant d'aider les agriculteurs sinistrés par les dernières inondations à surmonter leurs problèmes. Des équipes ont été constituées afin de se rendre dans les régions et constater de visu la situation des unions régionales et locales et des syndicats de base. De son côté, le porte-parole officiel de l'UTAP, Nasreddine Moussi, a mis l'accent sur le droit des agriculteurs de bénéficier de leur part des acquis de la Révolution à laquelle ils ont participé, de leur plein gré et par conviction, à titre particulier, dénonçant, par la même circonstance, les positions prises par l'ancien bureau exécutif de l'UTAP et son ancien président durant la période précédente, envers la Révolution, et qui étaient franchement hostiles à la Révolution et aux citoyens participant aux manifestations et aux mouvements de protestation contre le régime de Ben Ali. Il a mis l'accent sur le soutien des agriculteurs à la nouvelle direction et au Comité consensuel provisoire. Pour sa part, Mr Amor Béhi, trésorier, a insisté sur les pertes considérables subies par les agriculteurs et spécialement les petits agriculteurs, suite aux intempéries et aux inondations dans les régions du Nord-Ouest, réclamant la révision du montant des compensations et des réparations des dommages subis de manière à couvrir le total des pertes et non pas un faible pourcentage, notamment face à l'absence d'un régime d'assurance contre les inondations. Il a préconisé, aussi, la réactivation et le renforcement du fonds de lutte contre les catastrophes naturelles. Salah BEN HAMADI