Comme tout le monde l'espère, après les généreuses pluies qui ont arrosé toutes les régions de la Tunisie, sans interruption, depuis le mois de novembre 2011 et jusqu'au mars 2012 ,Mme Amal Nafti, attaché au cabinet du ministre de l'Agriculture, a confirmé, au cours de son intervention au point de presse périodique interministériel, au Premier ministère, ce mardi 6 mars, que la saison agricole sera bonne , cette année, à tous les points de vue, malgré les inondations survenues, ces derniers jours. Les quantités de pluies enregistrées dans le Nord ont dépassé les moyennes de 160%, tandis que les quantités enregistrées dans le Sud Est ont dépassé les moyennes de 108%. Il en a résulté l'élévation du volume d'eau emmagasinés dans les barrages qui a atteint deux milliards de mètre cube, avec une augmentation de l'ordre de 700 millions de mètres cubes par rapport à la précédente saison. Les pluies ont fourni la plateforme idoine pour procéder aux diverses cultures dans de bonnes conditions, notamment les grandes cultures et elles ont contribué à laver le sol et à le débarrasser des sels qui le couvrent, outre l'alimentation de la nappe phréatique. Les eaux emmagasinées permettront de satisfaire les besoins en irrigation durant l'été. 98% des superficies programmées ont été cultivées. Ce taux a atteint 100% dans le nord. Mme Amel Nafti a insisté sur la nécessité d'assurer l'entretien indispensable aux cultures, s'agissant notamment de la lutte contre les mauvaises herbes et les maladies parasitaires, outre leur traitement au moyen des engrais azotées et de l'amonitre, afin de préserver le volume et la qualité de la production, à la fois. Les services concernés ont pris les précautions nécessaires pour assurer les quantités indispensables en engrais azotés et amonitre et les mettre à la disposition des agriculteurs, en recourant à la production nationale et à l'importation, compte tenu des perturbations de travail enregistrées dans les usines tunisiennes de production de ces substances, notamment à Gabès. Il a été procédé à l'importation de 70 mille tonnes d'amonitre dont 48 mille ont été réceptionnés et distribués aux agriculteurs, en attendant l'arrivée des autres quantités. Les usines de Gabès ont repris leur travail et produisent actuellement entre 800 et 900 tonnes par jour. Mais sur décision du gouvernement, les prix de ces produits n'ont pas connu d'augmentation. La représentante du ministère de l'Agriculture a indiqué que les niveaux de production des légumes et fruits sont normaux et répondent à la demande et aux besoins de l'approvisionnement du marché local. La production des agrumes a battu le record, atteignant 360 mille tonnes. Elle a attribué la hausse des prix à l'accroissement de la demande et aux perturbations dans les circuits de distribution, car le trafic et la contrebande qui existent ne portent pas sur des quantités très importantes pour influer sur la situation de l'approvisionnement du marché local. Les quantités de légumes et fruits écoulées dans le marché du gros de Bir el Kassâa dépassent les quantités écoulées durant la saison précédente. Les dégâts et pertes occasionnées par les dernières inondations aux agriculteurs ont été également évoqués. Mme Amel Nafti a signalé que les dégâts ont concerné 22 mille hectares dont 14 mille de céréalicultures, 5 mille de fourrages , mille hectares de cultures maraîchères et deux mille hectares d'arboriculture fruitière, sachant que les inondations ont affecté les gouvernorats traversés par la rivière de Méjerda, soit Jendouba, Béja, Bizerte, Manouba et Ariana. Une commission nationale et des commissions régionales ont été constituées pour évaluer les dégâts et déterminer la valeur des compensations et des réparations que le gouvernement a décidé de fournir aux agriculteurs sinistrés, en fonction de critères fixés. Ces commissions sont composées d'experts, de représentants des agriculteurs et de la société civile afin d'assurer à leur travail la crédibilité, la transparence et l'équité nécessaires, en faisant en sorte que l'évaluation soit objective et que les réparations soient justes et à la mesure des dégâts occasionnés à chaque agriculteur en particulier. Ces commissions ont entamé leur travail depuis le 5 mars et doivent le terminer dans 15 jours. En réponse à certaines questions, Mme Amel Nafti a affirmé que tous les dossiers à caractère agricole ont été ouverts, à l'instar de la situation des terres domaniales et l'endettement du secteur agricole.