Ce qui s'est passé dernièrement à la faculté de La Manouba en dit long sur l'inconscience de certains jeunes étudiants, qui s'adonnent à des actes dont la gravité dépasse l'entendement. La violence verbale et physique est devenue, hélas, presque monnaie courante dans les manifestations qui se succèdent dans cette enceinte destinée pourtant à enrichir la science et promouvoir le savoir. Mais cette fois-ci, la violence alla crescendo pour tourner à la déraison. Un jeune déchaîné parmi ces illuminés qui cherchent coûte que coûte à semer la discorde, ne trouva pas mieux que de s'en prendre au drapeau national. Que voulait-il exactement ? Remplacer le drapeau national par le drapeau des Salafistes. Ces derniers ne reconnaissent-ils pas le drapeau national ? Libre à eux de se croire encore dans l'époque des idolâtres, mais ce n'est pas une raison pour s'attaquer aux symboles de la souveraineté du pays. Le fait par ce jeune étudiant, d'avoir profané le drapeau national, constitue une infraction qui peut être qualifiée comme un crime. Cela sans compter les actes de violence à l'encontre de la jeune Khaoula Rachidi, qui a tenu bon pour remettre le drapeau à sa place, en dépit de ce qu'elle endura de la part du jeune homme, ayant tout fait pour l'en empêcher. Autant cette jeune fille est considérée comme un héros national, pour avoir défendu le drapeau, autant celui qui était prêt même à tuer pour l'en empêcher est considéré comme un traître. Il y va de la défense de la souveraineté nationale. Pour chaque Etat, la souveraineté est définie dans sa constitution, entre autre et outre la langue et la devise, par l'emblème, en l'occurrence le drapeau. La Constitution de 1959, confirme la fonction du drapeau national de la République tunisienne. Précédemment à l'ère ottomane, il y avait en Tunisie des étendards, de couleur verte et sans motifs. Ce n'est qu'à partir de l'ère hafside (du 13ème jusqu'à la fin du 16ème siècle) que les motifs représentant le croissant et l'étoile ont commencé à apparaître sur les étendards de couleur jaune. Ce n'est qu'à l'époque ottomane que les motifs du drapeau tunisien ont changé. Les motifs du drapeau actuel sont inspirés du drapeau turc de couleur rouge avec le croissant et l'étoile. Il remonte à l'époque husseinite, quand le Bey Hussein Ben Ali décida la création d'un drapeau consacré à la flotte tunisienne qui participa à la bataille opposant la puissance ottomane aux alliés européens dont la France, le Royaume Uni et la Russie. Le drapeau tunisien est défini par l'article 4 de la Constitution de 1959, comme suit : « le drapeau de la République tunisienne est rouge, il comporte dans les conditions définies par la loi, en son milieu un cercle blanc où figure une étoile à cinq branches entourée d'un croissant rouge. La loi organique du 30 juin 1999 localise le drapeau tunisien, en vertu de l'article 4 de la Constitution qui définit la forme, la couleur et les mesures précises des motifs qui le distinguent. Cela dit, le croissant représente les conquêtes islamiques, du golfe arabique à l'océan, l'étoile à 5 branches représente les 5 piliers de l'Islam. Quant aux couleurs rouge et blanc, elles représentent, l'une le sang des martyrs et l'autre la paix prescrite par l'Islam. Toutes les batailles, tous les combats sont symbolisées par le drapeau national , toutes les réussites, tous les sacrifices sont faits au nom de ce même drapeau. Le drapeau tunisien est le symbole de la souveraineté du pays. Le droit de le hisser est donné à tous sans limite et sans restriction. A condition toutefois d'en prendre soin. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de La Manouba, a ordonné depuis vendredi dernier, l'ouverture d'une enquête à l'effet de l'identification du coupable. La jeune Khaoula Rachidi a été citée à titre de témoin à cet effet. Le suspect sera arrêté incessamment sous peu, comme l'a affirmé le procureur de la République, à certains médias. Acceptons en l'augure.