N'oublions pas, dans les mêmes conditions Moez Trabelsi s'en était tiré ! L'ancienne présidente de l'Organisation Tunisienne des mères, Saïda Agrébi a été arrêtée, dimanche dernier à l'aéroport de Roissy tel qu'il nous a été confirmé, de source autorisée au ministère de l'Intérieur. Toutefois on ne sait pas encore quelle sera l'issue de cet épisode, d'un feuilleton qui a commencé par son évasion, en toute légalité cependant, après avoir été impliquée dans des affaires de corruption pendant le régime de ZABA. Elle avait comparu à cet effet devant un juge d'instruction, pour être interrogée, notamment de corruption au sein de l'OTM dont elle était la présidente, puis laissée en liberté. Elle n'avait fait l'objet à l'époque d'aucune mesure de contrôle judiciaire ni d'interdiction de voyager. Elle a pu de ce fait prendre la poudre d'escampette, un 30 juillet 2011, profitant peut-être de cette léthargie générale due à la canicule habituelle pendant ce mois. Quoi qu'il en soit, et bien que les jeux étaient faits, le tir a été tant soit peu rectifié par un mandat d'arrêt international émis à son encontre par le juge d'instruction. C'est donc en vertu de ce mandat d'arrêt, que Saîda Agrébi a été arrêtée. On ne sait ce qu'elle faisait exactement à l'aéroport ni ce qu'elle avait l'intention de faire. En tout état de cause, elle avait suite à son évasion, déclaré à l'un des médias qu'elle n'était aucunement coupable des faits incriminés et qu'elle était prête à affronter la Justice, la conscience tranquille. A-t-elle encore la même détermination, aujourd'hui que les données ont changé ? Extradition et possibilité de recours En tout état de cause, la procédure d'extradition est précise, et l'intéressée a droit à formuler un recours auprès de la Cour d'appel à Paris. Celle-ci s'attachera à vérifier un certain nombre d'éléments sur la base desquels elle se prononce en faveur de l'Etat requérant, ou dans l'intérêt de la personne concernée. Il importe d'abord qu'il y ait un accord d'entraide judiciaire entre l'Etat requérant et l'Etat requis. Il faut ensuite que l'infraction pour laquelle l'extradition est requise ne soit pas pour un motif politique, ni pour l'exécution d'un jugement à la peine capitale. Il faut donc attendre ce qu'il adviendra de cette dame énigmatique et qui a plus d'un tour dans son sac. Connaîtra-t-elle le même sort que Moez Trablesi ,arrêté à Rome puis relâché sans que le mandat d'arrêt international émis à son encontre, ait pu être exécuté ? Le juge saisi peut estimer entre autres que l' importance de l'affaire ne justifie pas les mesures réclamées, ou encore que la décision prononcée à l'égard de l'intéressé, n'offre pas les garanties de défense nécessaires.