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A l'ordre du jour; Concrétisation des décrets-lois 115, 116 et les atteintes aux libertés Liberté d'expression : Mustapha Ben Jâafar, président de l'Assemblée Nationale Constituante reçoit des représentants des médias
La concrétisation des décrets lois 115, 116, les agressions contre les journalistes et les atteintes à la liberté d'expression ont fait, hier l'objet d'un débat entre Mustapha Ben Jâafar président de l'Assemblée Nationale Constituante et d'un groupe de journalistes, composé entre autres de quelques membres du bureau exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et de la Haute Instance de la Réforme de l'Information et de la Communication ainsi que de quelques journalistes agressés. La rencontre était en fait, une occasion pour passer en revue les problèmes auxquels sont confrontés les professionnels des médias. Des problèmes qui risquent de tirer en arrière le secteur, après la bouffée de liberté d'expression enregistrée juste après la Révolution. A cet égard, Nejiba Hamrouni et Mongi Khadhraoui respectivement présidente et secrétaire général du SNJT, ont insisté sur l'importance, voire l'urgence, de promulguer les textes d'application des décrets lois déjà cités, surtout celui faisant l'objet d'un consensus. « Le décret loi 115 organisant le Code de la Presse tarde à être concrétisé intégralement, d'où l'importance de le mettre en vigueur », se mettent d'accord les deux syndicalistes. « Cela permettra aux journalistes de jouir de leurs droits notamment, en une carte professionnelle », explique la présidente du Syndicat, « et ce parce que la commission qui est supposée accomplir cette mission n'a pas encore été formée », ajoute Nejiba Hamrouni. « Trois mois se sont déjà écoulés de l'an 2012 et les journalistes tunisiens n'ont pas encore de carte professionnelle », fait-elle remarquer. « Le dit décret loi incrimine par ailleurs, les agresseurs des journalistes, d'où la nécessité de le mettre en vigueur le plus tôt possible », enchaîne Mongi Khadhraoui. Campagne contre les journalistes Par ailleurs, Aymen Rezgui, membre du bureau exécutif du SNJT chargé des libertés a parlé des agressions répétitives subies par les journalistes et qui se poursuivent jusqu'à ces derniers jours. « Nous recevons la moyenne d'une plainte dans ce sens chaque semaine », déclare-il. Le syndicaliste annonce que le secteur est menacé par la censure et l'auto-censure. « Nous risquons de nous retrouver à la case de départ après les grandes avancées réalisées au bout des derniers mois », attire-t-il l'attention. Toujours dans le même contexte, les syndicalistes ont parlé de la campagne menée contre les journalistes de la Télévision Nationale ainsi que de la pression exercée par la présidence sur la rédaction du journal télévisé. Ils ont par ailleurs, parlé de la Radio Zitouna, manipulée par quelques personnes et qui s'est transformée en un espace de propagande pour le compte de certaines parties, alors qu'il s'agit d'un établissement étatique, d'où l'importance de sa neutralité. Baromètre d'une société développée, la liberté d'expression et de la presse mérite une attention particulière, surtout que nous sommes dans une phase transitoire que le peuple veut démocratique au vrai sens du terme. A cet effet, M. Ben Jâafar considère que « la liberté de la presse est l'un des piliers de la démocratie à l'instar de la justice ». Mais « il est tout à fait normal qu'il y ait des tiraillements dans cette phase ». « C'est la transition démocratique », juge le président de la Constituante.