Les militaires mutinés au Mali ont annoncé hier à la télévision nationale qu'ils s'étaient emparés du pouvoir devant l'incapacité du gouvernement d'Amadou Toumani Touré à mater la rébellion touarègue dans le Nord du pays. Les institutions ont été dissoutes, la Constitution suspendue, un couvre-feu décrété et les frontières fermées. Les putschistes, des officiers dont les grades ne dépassent pas celui de capitaine, ont promis de remettre le pouvoir à un nouveau gouvernement démocratiquement élu dès que le pays serait réunifié et que son intégrité ne serait plus menacée. Par la voix d'Alain Juppé, la France, ex-puissance coloniale, a exprimé sa «très vive préoccupation à la suite du coup d'Etat qui vient de se produire au Mali» et condamné «avec la plus grande fermeté ce renversement par la force de l'ordre constitutionnel». Le ministre français des Affaires étrangères a également appelé «au rétablissement de la Constitution et des institutions, au respect des libertés et des droits fondamentaux et tout particulièrement de la personne du président M. Amadou Toumani Touré». A Bamako, les mutins, regroupés au sein d'un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDR), présidé par le capitaine Amadou Sanogo, ont annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays. Flanqué d'une vingtaine de soldats, leur porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré, est apparu à la télévision pour expliquer qu'ils avaient «décidé de prendre leurs responsabilités en mettant fin au régime incompétent et désavoué de M. Amadou Toumani Touré», accusé d'impuissance face à la rébellion touarègue. (REUTERS)