Cette jeune femme, divorcée et mère d'un jeune garçon de cinq ans, n'a pas dépassé la trentaine, mais elle se trouve déjà rompue aux pires vicissitudes de la vie. Au lieu de se ranger comme la plupart de ses collègues, elle a préféré la fuite en avant, en s'adonnant particulièrement à la consommation de la drogue. De temps à autre, elle s'offrait des ' cuites » avant de se rendre en vadrouille à travers les principales artères de la capitale. Totalement insouciante, elle déambulait un jour complètement ivre à travers les ruelles sinueuses du quartier de Bab El Khadhra où elle fut, malheureusement pour elle, interceptée par une ronde de police qui y effectuait ses tournées rituelles de surveillance. Arrêtée, elle reconnut que la dive bouteille lui permettait d'oublier les conditions sociales misérables dans lesquelles elle vivait et qui lui permettait de subvenir chichement aux besoins de son enfant en bas-âge. Lors de son interrogatoire par les enquêteurs, elle admit également que la « zatla », une drogue dure, la plongeait dans l'extase, loin des tracasseries quotidiennes de la quête de nourriture. Soumise aux analyses biologiques, l'accusée avait dit vrai puisqu'elle s'est avérée une consommatrice immodérée de cette drogue dont elle abusait fréquemment pour noyer ses chagrins. Devant la quatrième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, elle réitéra ses déclarations antérieures faites lors de l'instruction et demanda la clémence du juge. Ses aveux spontanés lui valurent une condamnation d'un an et 15 jours de prison.