Le salafiste Yassine Bediri, qui a profané début mars le drapeau national à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, s'est rendu hier aux services de sécurité du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. Le ministère des Droits de l'Homme a prévenu le ministère de l'Intérieur qui a envoyé deux agents de la garde nationale pour récupérer le jeune homme et le remettre au juge d'instruction du tribunal de première instance de la Manouba, en charge du dossier. Bediri aurait cédé devant les pressions exercées par les autorités et l'opinion publique, a indiqué l'attaché de presse du ministère de l'Intérieur à l'agence TAP, précisant que "les garanties de bénéficier d'un procès équitable" l'auraient encouragé à se rendre. Le jeune homme, recherché par la justice, a adressé ces derniers jours plusieurs messages au ministère de l'Intérieur où il demandait des garanties contre tout mauvais traitement s'il décidait de se rendre, a ajouté la même source. Le ministère de l'Intérieur a chargé des équipes spéciales d'arrêter le profanateur du drapeau, objet d'un mandat d'arrêt depuis le 7 mars. Sur des sites électroniques et des réseaux sociaux, des liens ont été établis entre la reddition du jeune salafiste et la rencontre qu'a eue ce mardi le Président Marzouki avec Béchir Ben Hassan, figure emblématique du courant salafiste en Tunisie. Marzouki avait appelé, le 12 mars, Yassine Bediri à se rendre à la justice et à présenter des excuses au peuple tunisien. Les faits remontent au 7 mars, lorsque Bediri avait enlevé le drapeau national qui flottait à l'entrée de la faculté des lettres de la Manouba pour le remplacer par le drapeau noir du Califat. La jeune étudiante Khaoula Rechidi s'était opposée à lui et avait tenté de l'en empêcher. ----------- Affrontements entre membres de l'UGET et de l'UGTE à proximité de la Faculté de Droit de Tunis • Six étudiants blessés Six étudiants ont été blessés dans des accrochages entre des membres de l'Union générale des étudiants tunisiens (UGET), d'une part, et de l'Union générale tunisienne des étudiants (UGTE), d'autre part, accrochages survenus, hier, en début d'après-midi, à proximité de la Faculté de droit de Tunis (Campus-El Manar). Contrairement aux rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux, aucune perte humaine n'a été enregistrée, a affirmé, à l'agence TAP, le chargé de communication au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le calme était revenu vers 16 heures, après l'intervention des forces de la sûreté nationale qui ont, rapidement, séparé les deux camps. Une source policière sur place a indiqué à la TAP que des gourdins et des pierres ont été utilisés au cours de ces altercations. Le secrétaire général de l'UGET, Ezzeddine Zaâtour, a expliqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que ce sont les étudiants membres de l'UGTE qui ont, les premiers, lancé les hostilités en tentant, la veille, de perturber la célébration de la Journée de la terre. "Les militants de l'UGET ont eu droit à toutes sortes d'insultes et de provocations verbales et ont même failli être agressés par moment, ce qui a fait que la situation a, à un certain moment, dégénéré entre les deux camps ", a-t-il indiqué. De son côté, Mohamed Boughanmi, du comité des partisans de l'UGTE, a estimé que le pluralisme syndical devait avant tout être au service de l'étudiant et que les partisans de l'UGET n'acceptaient pas de partager la sphère universitaire avec un autre organisme syndical. Et d'ajouter : " Les évènements survenus ne reflètent, aucunement, la vie estudiantine à laquelle nous aspirons ". Des altercations similaires ont eu lieu, récemment, au Campus-El Manar, lors des élections des conseils scientifiques. libremad oignon Hésa