* Le pouvoir d'achat augmente de 3,8%parce que l'Etat endosse les 60% de la couverture de la hausse des prix * Les Tunisiens dépensent moins dans l'alimentation et plus dans les télécommunications La croissance économique et le développement social d'un pays vont de pair. Le schéma du développement humain et durable repose sur l'impulsion de la croissance économique qui implique par ricochet l'amélioration des indicateurs sociaux dont l'accroissement des revenus, l'augmentation de la demande et donc l'amélioration du niveau de vie des ménages. Et pour mettre à jour le niveau d'évolution des dépenses, de la comsommation et le niveau de vie des ménages tunisiens, l'Institut National de la Statistique (INS) vient d'achever l'enquête nationale quinquennale (2000-2005) portant sur les différents aspects de la consommation et des dépenses selon la structure des biens et services, par région et selon les pouvoirs d'achat des ménages tunisiens.
L'amélioration du pouvoir d'achat des ménages tunisiens, la transformation de la structure des dépenses, la convergence entre les régions de l'Est et les régions de l'intérieur en matière de dépenses, la baisse du taux de pauvreté et la maîtrise du niveaux des prix compte tenu des avatars, sont les principales conclusions de l'enquête présentées hier lors d'une conférence de presse tenue par M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale. L'enquête couvre un échatillon de 13400 familles tunisiennes représentant toutes les catégories socio-professionnelles réparties sur 1116 zones. Les résulats du recensement indiquent sur l'amélioration du niveau des dépenses en Tunisie. La moyenne des dépenses d'un ménage tunisien est estimé 8211 dinars, soit une moyenne annuelle de 1820 dinars par personne. Entre 2000 et 2005, la moyenne des dépenses annuelles par personne a augmenté de 6,5% à prix courant et de 3,8% à prix constant. A juste titre, le ministre a fait remarquer l'importance et la différence entre l'évolution de l'indicateur à prix constant et à prix courant. «L'évolution de la moyenne des dépenses à prix constants est plus significative, au moment où elle annule l'effet prix. Le taux de croissance annuel moyen réalisé, soit 3,8% reflète le volume réel de la consommation des ménages indépendemment du niveau d'évolution des prix, lequel a été sagement jugulé», affirme Mohamed Nouri Jouini. Allant plus loin dans l'impact de l'évolution des prix à la consommation notamment ceux de l'énergie sur le niveau des dépenses des ménages tunisiens, le ministre affirme : « Le consommateur Tunsien ne compense qu'une part allant de 40% à 50% de la hausse des prix due à l'envolée des prix de l'énergie et des matières premières. Donc l'Etat endosse à 60% la couverture des effets inhérents à la hausse des prix ».
Les dépenses des télécommunications et du transport en augmentation La décomposition des dépenses par structure affirme la prédominance des dépenses liées à l'alimentation et ce malgré la régression observée au niveau de leur rythme de croissance et ce en comparaison avec d'autres catégories. Suivies par les dépenses de logement (22,8%), de transport (10,7%), de l'hygiène et la santé(10,3%), les dépenses en alimentation accaparent la part du lion avec 34,8% contre 38% en 2000 et 40% en 1990. la moyenne des dépenses alimentaires par individu est estimé à 634 dinars Le ralentissement du rythme de la croissance des dépenses alimentaires est lié aux mutations des besoins éxigés par les ménages impliquant une transoformation de la structure des dépenses. En effet, les dépenses en télécommunications a enregistré un accroissement considérable, en passant de 0,5% de la structure des dépenses en 1990 à 3,7% de la structure des dépenses en 2005, soit un taux de croissance annuel moyen de 34,9%.
81% de la population appartient à la classe moyenne Concernant l'évolution du niveau des dépenses annuelles par région et par personne, l'étude dévoile la progression considérable des dépenses réalisées dans les régions du Sud Est et du Sud Ouest. «Les régions intérieures ont rattrapé les niveaux de dépenses réalisées par les régions de l'Est», ajoute le ministre. Par ailleurs, la prospection a évalué la répartition de la population selon le niveau des dépenses, ce qui a permis de détecter le taux de la pauvreté en Tunisie et la décomposition de la population. 81% de la population dépensant entre 585 dinars et 4000 dinars par an appartient à la classe moyenne. « Malgré l'acccroissement de la population de plus de 500 milles habitants, la classe moyenne a évolué de 2,5 points de pourcentage en cinq ans », affirme le ministre. Du côté du taux de pauvreté, l'INS a modifié sa méthodologie de calcul de la ligne de pauvreté. Le taux de pauvreté a été ramené à 3,8% en 2005 représentant près de 59 mille familles, contre 4,2% cinq ans auparavant. Le ministre a confirmé les résultats probants réalisés par la Tunisie notamment en matière de pouvoir d'achat, considéré comme l'indicateur de référence de comparaison entre les nations. « la Tunisie a gagné deux points dans le rattrapage des pays de l'OCDE ».
En attendant l'achévement de l'étude sur le niveau de l'endettement à la consommation des ménages tunisiens, les résultats obtenus par l'enquête de recensement des dépenses et de la consommation ne peuvent être que positifs du moment où la dynamique économique engendre une amélioration de la production, des revenus et donc du pouvoir d'achat et de la consommation des ménages.