Accueillie régulièrement avec bonheur là où elle passe, Amel Hamrouni nous revient avec sa nouvelle troupe « Ouyoun el Kalem » sous la direction musicale de Khmaïes el Bahri. Son dernier spectacle a eu lieu à la Maison de la culture de Nefza en mémoire des martyrs du 9 avril 1938 et en présence d'une salle archicomble de spectateurs de tous les âges et des deux sexes. « Je me suis toujours attachée, dans mes spectacles, à ce que divers univers se mêlent et surtout qu'ils tissent ensemble la trame d'une aventure musicale qui procède de cette rencontre », nous a déclaré la vedette de cette matinée musicale avant d'entrer sur scène pour nous offrir un bouquet de ses chansons engagées, majoritairement connues alors qu'elle jouait avec l'ensemble « El Bahth el Moussiki » de Gabès. Ainsi, nous avons eu le plaisir d'écouter « Ya nakhlet wad el Bey », « Isha, Isha tar innoum », « Echaab ellibye » chanson dédiée au peuple libyen, « Gamra », « Ya Chahid » dédiée aux âmes de nos martyrs du 9 avril 1938 et à ceux de la révolution du 14 janvier 2011. Amel Hamrouni n'a cessé de reprendre ses anciens tubes sous les acclamations du public pour terminer en beauté son spectacle de ce dimanche printanier avec « Bsissa » et « hila hila ya matar » sans oublier la part des enfants avec « ham, ham, ham.. ». Amel Hamrouni, chanteuse engagée, est une artiste qui, en prenant conscience des problèmes de la société de son époque, met son art au service d'une cause. Il existait déjà des chanteurs engagés avant les années 1960 comme Cheik Imam Issa qui a fait connaître au public le « Protest-song » dans le monde arabe ou encore le tunisien, feu Hédi Guella. Il s'agit d'une chanson engagée souvent accompagnée d'une petite troupe et qui traite des sujets politiques ou sociaux courants. Petits et grands n'ont plus qu'à se laisser guider, Amel et Ouyoun el kalem connaissent le chemin qui mène aux rêves avec un spectacle ouvert sur le monde qui s'inscrit sous le signe de l'échange et du partage.