La Tunisie va demander au Conseil de sécurité de l'ONU de l'aider à récupérer l'argent public tunisien spolié et détourné à l'étranger par le clan Ben Ali, en adoptant une résolution engageant les pays concernés à geler ces avoirs détournés, a déclaré, hier, à Tunis, Mr Abderrahman Ladgham, ministre chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption. Plusieurs pays victimes de spoliations pareilles avaient fait de même. Intervenant au cours d'un séminaire international sur la transparence et l'intégrité dans le monde des affaires, le ministre a révélé que la Tunisie va solliciter, également, l'assistance juridique en la matière auprès des pays composant le Groupe 8 (G8), dont certains sont des membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que l'aide des pays membres de l'OCDE, soit la plupart des pays européens. Il a mis l'accent sur la complexité des procédures à suivre dans ce domaine et qui différent d'un pays à l'autre. Certains pays sont très exigeants et réclament parfois des preuves et des documents qu'il est difficile pour la partie tunisienne de produire. Depuis le triomphe de la Révolution, la Tunisie a multiplié les efforts, notamment par le biais de la justice, en vue de récupérer l'argent public tunisien spolié par la famille de Ben Ali et ses gendres et détourné à l'étranger, dans de nombreux pays européens, arabes, africains et ceux d'Amérique du Nord et du Sud. Le ministre a noté qu'il faut beaucoup de temps pour arriver au but. Une somme d'argent assez importante détournée au Liban est en voie d'être récupérée. Sur un autre plan, Mr Abderrahman Ladgham a annoncé la tenue, au mois de novembre prochain, probablement, des assises nationales pour élaborer une stratégie nationale concertée relative à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption, avec la perspective d'inscrire le principe de la gouvernance comme un principe constitutionnel, et de conférer le caractère constitutionnel à l'Instance nationale de lutte contre la corruption.