Il fut un temps pas très lointain où la plage d'Hammam-Lif était prisée par tous les estivants de l'intérieur du pays qui prenaient d'assaut la ville à chaque saison canaliculaire. Mais pour protéger( ?) la cité de l'avancée de la mer, on a eu recours à l'ingénieuse trouvaille d'amasser des rochers en parallèle mais pas suffisamment éloignés du rivage comme le stipulent les scientifiques et les connaisseurs en la matière. Résultat des courses : transformation de la splendide plage de naguère en des lagunes à l'eau stagnante, noirâtre voire malodorante souvent, et donc peu engageante aux baignades, et ce sur une vaste étendue allant de la sirène à la Chaabia ; contraignant les Hammam-lifois à ne se baigner que dans la portion restante « potable » située entre la sirène et Boukornine ! Pire, aux confins de ces murailles rocheuses, des tourbillons se sont crés comme on devait s'y attendre, et ceux qui par inadvertance s'aventuraient à s'en approcher couraient un risque mortel. Le jeudi 26 juillet 2007 à 19h, Béchir Yousfi et Néji Aloui la trentaine chacun, originaires du Sers (Le Kef) venus passer la journée au bord de la mer, furent happés par ces tourbillons et catapultés derrière les murailles à quelques encablures de la sirène. Leurs parents restés sur la plage se rendirent compte de la gravité de la situation et ameutèrent par leurs cris les secours. Mais tous les efforts déployés pour les sauver furent vains, et on ne put les repêcher à temps : la mort ayant fait son œuvre au grand dam de tous les présents consternés accourus en masses de la corniche. Le SAMU, la protection civile et le délégué de la ville arrivés sur les lieux ne purent que mesurer le degré du désarroi des Hammam-lifois quant à l'état déplorable de leur plage. La dizaine de secouristes déployés sur tout le rivage allant de Boukornine à la Chaabia ne peuvent à notre sens subvenir et ratisser comme il se doit toute la zone impartie à leur surveillance ; l'année dernière, ils étaient au nombre de quinze ! Pourquoi les avoir réduits cet été ? De plus, de quoi disposent-ils comme moyens de sauvetage ? Pas la moindre embarcation ou même un Zodiac, juste leur courage ! il est grand temps qu'on se penche sérieusement sur ce problème généré par les murailles de protection de la ville, de renforcer l'effectif des secouristes et surtout de les doter d'une logistique en mesure de leur permettre de s'acquitter comme il se doit de leur tache. L'été ne fait que commencer faut-il le souligner messieurs !