Le nouveau face à face entre le Club Sfaxien et l'Espérance de Tunis a été une fois encore digne de son qualificatif de classique du championnat national. Ce fut en effet un match plein et où le spectacle, le vrai, fut total entre deux généreuses formations qui ont su réconcilier, à travers la petite lucarne, le public avec un football de belle facture. Mais au-delà de cette considération, le CSS a étonné de nouveau par son côté fantasque en alternant d'une semaine à l'autre le bon et le moins bon. L'équipe sfaxienne qui est potentiellement avec l'EST la meilleure formation du pays continue de pécher par son irrégularité. Capable du meilleur comme du pire, la formation sfaxienne avait les moyens techniques et physiques pour se dresser vigoureusement devant la machine espérantiste. Mais la question qui se posait était de savoir si elle va finalement parvenir à glaner une victoire qui lui échappait depuis la saison 2004-2005 face à « l'épouvantail » espérantiste. Pareil objectif paraissant d'autant plus aléatoire que l'ensemble de Michel Decastel qui restait sur trois parités consécutives n'était pas disposé à faire la moindre concession. Finalement le CSS a réussi, sept ans après à chasser le signe indien. Sur le score minimum requis. Mais la victoire sfaxienne aurait été plus large encore sans l'époustouflante prestation du gardien Moëz Ben Chérifia qui venait d'administrer la preuve par mille qu'il est sur les traces de ses deux illustres prédécesseurs Attouga et Chokri El Ouaer. Le jeune portier espérantiste en effet sauvé son équipe d'au moins trois buts en étant à chaque fois en tête à tête avec un joueur Sfaxien. L'EST, toutefois qui aurait pu donc retourner avec un « petit » carton, avait eu l'occasion de revenir au score et dans le match, sous forme d'un penalty que sauva Jéridi devant Youssef Msakni. Une entame de match à cent à l'heure Sans round d'observation sans autre calcul que la quête de la victoire les deux formations abordèrent en trombe les débats parvenant à lui conférer un rythme des plus soutenus. La première alerte fut sfaxienne. A peine le match entamé, le jeune promu Ben Youssef paracheva une action rapide de Maher Haddad par un tir qui passa tout près du poteau. Dans la minute qui suivit Ben Chérifia fit preuve, malgré son jeune âge d'un grand métier en repoussant un tir à bout portant de Kasdaoui sauvant ainsi les riens d'un but tout fait. L'Espérance quoique secouée par ces deux successifs raides des Sfaxiens trouva suffisamment de ressources physiques et techniques pour répliquer en force et bousculer à son tour la défense locale à trois reprises. A la 8', une incursion sur le côté droit de Bouazzi qui remet devant Njang dont le tir croisé passé à côté. Le danger « Sang et Or » se fit plus pressant encore à la 11' par le biais de Msakni qui fut contré in-extremis par Hammami au moment où il armait son tir. Le même Msakni sur coup-franc direct dans la zone des 20 mètres obligea le gardien Jéridi à se déployer à fond pour sauver sa cage, en repoussant au prix d'une belle parade la balle en corner (15'). Vingt folles minutes Le rythme des débats déjà soutenu, s'éleva d'un cran pour enfanter ce qui a manqué jusque-là à la rencontre : les buts. Le temps de vingt minutes de rêve le CSS prit deux buts d'avance. Coup sur coup Moëz Ben Chérifia dut ramasser la balle du fond de ses filets. Une première fois sur penalty sanctionnant une faute de Hicheri sur Kasdaoui et que botta avec succès Chadi Hammami (37'). Et une seconde fois dans la minute d'après (38') qui vit Coulibaly perdre le ballon à la suite d'une glissade. Maher Haddad à l'affut perça avant de tirer Ben Chérifia repousse devant Ellafi dont le tir trouva de nouveau le gardien espérantiste à la parade devant Kasdaoui qui remet devant Haddad dont le tir fit mouche. L'EST accusa le coup et une minute plus tard réussissait à réduire le score par Aouadhi qui reprit victorieusement de la tête une bale tirée préalablement sur coup-franc par Bouazzi (39'). Dans la foulée (41') Ben Chérifia sauve le but en repoussant en corner un tir tendu de Hammami. A l'entame de la seconde mi-temps et plus exactement à la 49' l'Espérance rate l'égalisation en dilapidant un penalty. C'était suffisant pour qu'elle laisse le gain du match à son adversaire. L'EST devait une fière chandelle à Ben Chérifia qui poursuivit sur « show » en effaçant un autre but (75') sur un tir de Ben Yussef alors que ce dernier était seul devant le gardien espérantiste avant de sauver dans la foulée une périlleuse situation devant Kasdaoui (79').
Ameur KERKENNI Stade M'hiri de Sfax – Temps ensoleillé – Pelouse en assez bon état – Match à huis-clos – Arbitrage de Selim Jédidi
Joueurs avertis : Jéridi, Yussufu côté Sfaxien, Hichri, Traoui et Korbi côté espérantiste
Buts de : Hammami sur penalty ( 37'), Haddad (38') pour le CSS, Aouadhi (39') pour l'EST