La fuite des sujets d'arabe et le report des examens du baccalauréat qui devaient avoir lieu hier et aujourd'hui pour les 15 et 16 du mois en cours défrayent toujours la chronique. Les « pour » et les « contre » cette décision ne cessent de poser des questions ayant trait à la manière utilisée par les autorités de tutelle pour gérer ce problème. Pourquoi le ministère de l'Education a-t-il eu recours à une telle décision ? Pourquoi n'a-t-il pas annulé les examens du bac pour les refaire de nouveau après l'affichage des résultats de l'enquête ? Est-il capable de vérifier si les autres épreuves n'ont pas été également, l'objet d'une fuite ? Tas de questions qui se posent en ce moment, ce qui donne libre cours aux rumeurs, où on parle de fuite dans d'autres matières : l'anglais et les sciences physiques et de la démission du ministre de tutelle ainsi que du directeur général des examens. Si la deuxième information a été démentie, la première n'a pas fait l'objet de réactions. Nul ne peut nier que notre système d'éducation souffre de plusieurs lacunes au niveau qualitatif à cause de la politique adoptée par l'ancien régime lors des deux dernières décennies, d'où la dégradation des diplômes tunisiens. Nul ne peut également, nier que le ministère de l'Education nécessite un coup de balai pour éradiquer les corrompus qui soutenaient le régime de Ben Ali et qui veillaient à la mise en œuvre des ses politiques. Ces propos ont bel et bien été confirmés par le Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire, où l'on a parlé entre autres, des responsables corrompus qui tirent toujours profit de leurs postes et qui pourraient être derrière la fuite des sujets du baccalauréat.
Mauvaise gestion
En effet, un tel incident confirme que le ministre de l'Education ne gère pas convenablement la situation et qu'il n'a pas surtout une idée claire sur l'appareil qui fait fonctionner cette structure stratégique, plus particulièrement en cette période d'examens. La fuite des sujets prouve que l'ancien appareil fait toujours marcher -à sa guise- le ministère de l'Education et détermine le sort de plus de 129 mille candidats, lesquels trouveront des difficultés à se concentrer de nouveau sur les examens malgré les recommandations des spécialistes et le discours diffusé, où l'on parle « d'une enquête administrative et des investigations policières pour dévoiler les auteurs des fuites ». Mais une question se pose à ce niveau. Quand est-ce que les résultats de ladite enquête seront-ils dévoilés ? Les responsables au ministère auront-ils le courage de les communiquer au public pour dénoncer les malfaiteurs ou se contenteront-ils de les garder pour leur propre information ? Et si l'enquête et les investigations confirment les rumeurs qui circulent où, l'on parle de fuite dans d'autres matières et d'autres filières, quelle serait la réaction des autorités de tutelle ? Par ailleurs, le gouvernement provisoire est-il capable de présenter des garanties que l'enquête sera réalisée dans la transparence totale ? ...
Acte criminel
En fait, ces interrogations suscitent le débat, ce qui pousse beaucoup d'observateurs à exhorter le ministère de l'Education à refaire les examens du baccalauréat, le temps de dévoiler les faits et ceux qui étaient derrière cet acte criminel. Il est primordial d'après les défenseurs de cette idée « d'accorder les mêmes chances à tous les candidats ». Mais sommes-nous capables de le faire réellement ? Avons-nous les moyens financiers et logistiques pour reprogrammer cet examen national qui coûte certes, cher à la communauté nationale ? Des questions qui restent sans réponses d'autant plus que les responsables de communication au ministère de l'Education semblent être très occupés par ce qui se passe. Ils ne répondent pas à nos appels téléphoniques (sur le mobile et/ou sur le fixe). C'est clair. Rien ne change. On adopte toujours les mêmes politiques tout en oubliant que les citoyens et les lecteurs ont le droit à l'information. Il est temps de changer ces anciennes attitudes pour couper court avec les rumeurs.