• Pas moins de 20000 emplois menacés Le gouvernement ne réagit pas L'idée n'est pas nouvelle et remonte déjà à quelques années auparavant, lorsque le gouvernement français avait proposé l'idée de faire rapatrier les centres d'appels en France. Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat dans le gouvernement de l'ancien Président français avait ainsi proposé un plan d'action pour concrétiser dans les faits cette proposition. Ce plan d'action a prévu des mesures allant de la taxation à l'obligation d'un code de bonne conduite, en passant par l'instauration d'une aide à la relocalisation. L'idée fut vigoureusement critiquée à la fois par les Français et les Tunisiens partisans de l'off-shoring. Elle fut ainsi abandonnée. Elle semble toutefois réactivée par le nouveau gouvernement français qui vient à peine d'être installé dans son quartier gouvernemental. L'information est parue récemment sur les colonnes du premier quotidien économique « Les Echos » depuis quelques jours. Elle suscite beaucoup de réactions.
Après Wauquiez, c'est au tour d'Arnaud Montebourg. Nommé ministre du Redressement productif cette figure socialiste jusqu'à la moelle, a révélé récemment l'intention de rapatrier les centres d'appels en France. Juste de l'intention alors ? A priori, cette intention est confirmée par le directeur financier de France Télécom, qui était favorable pour un tel rapatriement, « sous condition », comme l'indique « Les Echos ». Ces conditions demeurent encore méconnues. Mais, ce qui est sûr une telle disposition ne faisait qu'indisposer à la fois la Tunisie et le Maroc qui abritent respectivement 20 000 et 40 000 emplois actifs dans le secteur parmi les 250 000 emplois générés par les « calls center » en France.
Mutisme du gouvernement !
Au Maroc comme en Tunisie, les professionnels contestent largement l'idée, annoncée déjà durant la campagne électorale présidentielle des socialistes français. On affirme ainsi que cette proposition est irréalisable du moment que les opérateurs français bénéficient de l'avantage non négligeable, celui de la réduction des coûts de la main d'œuvre ; une heure de téléopérateur coûte deux fois plus cher en France (20 à 25 euros) qu'au Maroc ou en Tunisie (12 à 14 euros). Cet argument a été soutenu par Youssef Chraïbi, Président de l'Association marocaine de la relation client (AMRC), qui pense que les opérateurs français seraient les premiers bénéficiaires de l'externalisation. Ils seraient ainsi les premiers à perdre les avantages comparatifs que son pays offre par rapport à la France. Côté officiel, et dans une déclaration accordée au journal « Les Echos », Abdelkader Amara, ministre en charge de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, pense sérieusement « qu'Au-delà des relations franco-marocaines privilégiées, il faut d'abord voir l'offshoring comme un support servant la compétitivité des entreprises françaises».
Côté Tunisie, aucune réaction officielle à signaler. Les responsables demeurent silencieux, alors que 80% de l'activité des centres d'appels est orientée vers le marché français. Du coup, pas moins de 20 000 emplois se trouvent, menacés. Seuls les professionnels du métier ont réagi. A la Chambre syndicale Nationale des centres d'appels (UTICA), on pense sérieusement que le rapatriement des centres d'appels en France ne pourrait pas se faire pour des raisons purement économiques. Alain Guettaf, membre de cette Chambre estime que les opérateurs français vont accuser des coûts supplémentaires en cas de rapatriement de leurs activités en France. Leurs coûts de main d'œuvre vont passer du simple au double. Argument convaincant ? Nous y reviendrons !