«Combattre la dictature qu'elle soit au nom de la religion ou de la modernité» Dans son allocution, le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) de Tunisie, Mustapha Ben Jaâfar a appelé jeudi à combattre toute forme de dictature. « Il faut affronter la dictature qu'elle soit au nom de la religion ou de la modernité » , a –t-il déclaré. Le chef d'Ettakatol, l'un des deux partis de centre-gauche alliés à Ennahda, a également plaidé pour la mise en place d'un régime républicain de nature à barrer la route au retour du despostisme et d'u Etat civil et moderne, mais ancré dans son identité arabo-musulmane. Evoquant le collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés (un collectif d'opposition regroupant des laïcs et des islamistes constitué en 2005 pour réclamer plus de libertés), M. Ben Jaâfer a fait savoir que son parti a toujours refusé la logique de la bipolarisations entre créant et mécréants, conservateurs et progressistes, tout en appelant à préserver la troika au pouvoir actuellement et à tendre la main à toutes les forces politiques prônant la rupture vace le despotisme. « Notre réussite est liée à notre capacité à préserver l'esprit de consensus. Nous prônons l'unité nationale la réconciliation nationale. Notre réussite servira de modèle à suivre pour d'autres pays de la région », a encore dit cette figure de l'opposition au régime déchu de Ben Ali.
Hédi Ben Abbès, porte-parole du Congrès pour la République (CPR)
«Il faut préserver et adouber la troïka»
Le secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères chargé des affaires des Amériques et de l'Asie et porte parole du Congrès pour la République CPR, Hédi Ben Abbes, a mis l'accent dans son allocution sur l'esprit de tolérance et la manque d'un esprit de vengeance auprès des militants d'Ennahdha en dépit de la répression brutale dont ils étaient victimes sous le règne de Bourguiba et de Ben Ali. Il a également précisé que la troïka a réussi à mettre entre parenthèses les idéologies et mettre l'intérêt national au dessus de toutes les considérations même si certains différents éclatent de temps à autre . Il a appelé dans ce même cadre à préserver cette alliance entre des partis ayant des référentiels idéologiques différents , rappelant que beaucoup de partis de gauche avaient pris la défense des islamistes du temps de la dictature.
Khaled Mechaâl, président du Bureau exécutif
du mouvement palestinien Hamas «La majorité des urnes ne suffit pas»
Le président du Bureau exécutif du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechaâl, a estimé, dans son intervention, que le mouvement Ennahdha a atteint l'âge de la maturité, rappelant que le parti dirigé par Rached Ghannouchi a été fondé il y a quarante ans. Il a, d'autre part, noté que la majorité des urnes ne suffit pas pour gouverner et relever les grands défis qui se posent dans les pays du printemps arabe, plaidant dans ce cadre pour le consensus national et l'unité entre les diverses forces politiques en Tunisie. « Après les élections, nous ne devons pas parler de vainqueurs et de perdants mais il faut que toutes les forces et tous les individus mettent la main dans la main pour faire face aux défis », a-t-il déclaré. M. Mechaâl a, par ailleurs, appelé les dirigeants d'Ennahdha à tendre la main à toutes les forces politiques sans exception et à faire preuve de tolérance à l'égard de leurs adversaires.