L'année qui commence réserve de nombreux changements pour le secteur de la santé et ses acteurs, médecins et pharmaciens. La santé au service du développement et vice-versa, telle est la devise de la politique de santé en Tunisie. En une décennie le nombre de médecins a doublé et le budget de l'Etat alloué à ce secteur a quadruplé. Toutefois, la qualité des prestations sanitaires continue de causer des soucis aussi bien dans le secteur public que privé. C'est pourquoi la culture de la qualité et de l'évaluation continue doit primer en 2007. Un autre problème se pose, celui du reclassement de certaines structures locales de santé tout en consolidant les services de santé dans les régions intérieures. Il faut dire que le taux d'occupation des lits dans de nombreux hôpitaux « périphériques » ne dépasse pas 30%. Le coût de certaines prestations sanitaires connaît des niveaux élevés. C'est ce qui a nécessité d'intervention dans deux directions complémentaires. La première est le développement des services externes de soins, de diagnostic et de traitement en médecine générale ou de spécialité tout en augmentant les possibilités de diagnostics complémentaires. Là, il faudra équiper comme il se doit ces hôpitaux locaux tout en enrichissant leur capital humain par les compétences nécessaires.
Le surbooking dans les hôpitaux
La deuxième consiste dans la transformation de certains hôpitaux locaux en de petits hôpitaux régionaux où certaines interventions chirurgicales peuvent être pratiquées ainsi que certains accouchements compliqués ainsi que l'exercice de la pédiatrie. Cette orientation doit être soumise à des critères objectifs tenant compte d'un ensemble d'indicateurs de référence comme le nombre d'habitants à couvrir, celui de lits régionaux ou universitaires disponibles au niveau du gouvernorat et des possibilités de disposer de médecins spécialistes à court et moyen terme. Quant au passage du statut d'hôpital régional à celui d'universitaire, il est soumis au cadre légal d'organisation sanitaire conditionnant la création d'hôpitaux universitaires à la proximité de la faculté de médecine. La création de service universitaire au sein des hôpitaux régionaux suppose la présence de cadres médicaux universitaires, de stagiaires et de résidents en nombre suffisant pour un fonctionnement normal du service. Le surbooking constaté dans les hôpitaux est un phénomène difficile à combattre. Des mesures sont prises dans ce sens comme la création d'espaces d'écoute, d'information et d'orientation. Le système des rendez-vous préalables commence à porter ses fruits surtout quand ces rendez - vous sont répartis sur toute la séance de la matinée et celle de l'après - midi. Ce système a été créé en 1992 et consolidé depuis février 2000.
S'installer à l'intérieur du pays
Le bilan de cette expérience révèle certaines difficultés. Il faut trouver des solutions souples pour l'affectation des équipes de travail afin de garantir une présence continue d'un nombre suffisant de médecins, de techniciens, d'infirmiers et d'ouvriers. Concernant la présence de médecins spécialistes dans les régions intérieures, elle est toujours insuffisante en dépit des encouragements et des incitations prodigués par les pouvoirs publics. Peut - on parler d'équilibre régional, lorsque les médecins spécialistes refusent de travailler dans les régions intérieures ? Les spécialités de base doivent exister dans les hôpitaux régionaux dans les centres de gouvernorats. De nouveaux encouragements sont à trouver pour inciter les médecins à exercer dans les régions prioritaires. Une nouveauté pour 2007, elle concerne le concours de résidanat et de spécialité. La tendance est d'allonger la période de formation dans la spécialité de chirurgie jusqu'à cinq ans alors qu'elle est de quatre ans actuellement. La date du concours de résidanat en médecine a changé. Elle a été fixée en septembre au lieu de décembre afin que la période de formation commence en début d'année administrative.
Davantage de pharmacies d'officine
Le nombre de postes créés va progresser vu l'augmentation du nombre d'étudiants en médecine et la nécessité d'ouvrir de nouveaux horizons aux médecins en activité. Ce qui permettra d'enrichir le corps médical par des spécialistes qui exerceront dans le privé ainsi que dans le public. Concernant l'activité privée complémentaire qui a un caractère exceptionnel, un amendement du décret organisant cette activité a été préparé. Les changements à apporter tiendront compte de l'intérêt de l'hôpital, de la santé du citoyen et des besoins de formation. L'organisation du métier de pharmacien va connaître des changements. Le principe du numerus - clausus créé depuis 1973, révisé en 1976, 1987, 1992 et 2004 a permis de créer 203 nouvelles pharmacies d'officine. Deux orientations sont proposées pour améliorer l'emploi dans ce secteur. La première est la création du poste de pharmacien assistant. La seconde consiste à trouver d'autres moyens pour l'ouverture de pharmacies d'officine dans les nouvelles zones communales indépendamment du nombre d'habitants. On pense maintenir cette possibilité pour les zones rurales à grande densité d'habitation ou celles où une pharmacie a fermé.