• Nous proposons un seul type de pain et un prix unique
La ville semble débarrassée, du moins durant la période du jeûne, de la menace de pénurie du pain. En effet, la chambre des boulangers à Sfax, rassurée à l'issue de la réunion du mardi 17 juillet avec de hauts responsables dont le chef de cabinet du ministre du commerce, a renoncé à la grève décidée pour le jour même, sachant que la chambre avait déjà reporté à deux précédentes grèves décidées pour le 02 et le 16 juillet courant, à la demande du ministère de tutelle.
Jamel Amouri, président de la chambre des boulangers à Sfax, qualifie la dite visite de concluante à plus d'un titre, dans la mesure où l'accord intervenu entre la délégation des boulangers et les représentants du ministère du Commerce a porté sur trois points. Il a été convenu en premier lieu d'augmenter le quota en farine des boulangers qui rencontrent des difficultés. En second lieu, les boulangers qui fabriquent les baguettes à perte en raison de l'emplacement de leurs boulangeries et de la condition sociale de leur clientèle, sont autorisés à se reconvertir dans le gros pain, pour leur épargner le préjudice du déficit.
Un seul pain, un seul prix
Le troisième point, et certainement le plus important est l'accord de principe concernant l'a standardisation du type de pain, le nouveau pain, serait en effet, situé entre la baguette( 220 grammes) et le gros pain (400 grammes). L'avantage de cette « unification » est de produire un pain d'un poids standard d'environ 300 grammes, ce qui est censé se répercuter positivement sur la caisse de compensation. Même s'il est vrai qu'il ne s'agit encore que d'une proposition qui nécessite une étude approfondie, il n'en est pas moins vrai qu'elle semble trop tentante pour ne pas être prise en considération. En effet, le prix du kilo de farine subventionnée et destinée à la fabrication du gros pain est de 10d500 le kilo alors que celle destinée à la fabrication de la baguette est de 23d000. Or, il se trouve que la farine subventionnée est détournée par la « mafia de la farine » pour la fabrication de baguettse ou de pâtisseries. L'unification proposée du type de pain évitera ce décalage de prix et constituera un moyen efficace de lutte contre toutes les formes de trafics, donc, d'alléger le fardeau de la caisse de compensation.
Attention aux tricheurs
Jamel Amouri, président de la chambre des boulangers à Sfax, a insisté sur la nécessité de mettre les citoyens en garde contre les pratiques frauduleuses et illégales de certains boulangers, censés fabriquer du gros pain et qui se prépareraient déjà à fabriquer des baguettes au mois de Ramadan, dans l'intention de se remplir les poches au détriment de la caisse de compensation et des deniers du contribuable et surtout sur le dos des couches déshéritées. Ces boulangeries sont connues des clients et pour les clients passagers ils sont facilement identifiables à la pancarte obligatoirement accrochée dans un endroit visible et indiquant le prix du gros pain : « Il n'y a pas moyen de se tromper là-dessus », insiste notre interlocuteur.
Nécessité d'un débat public
D'après Jamel Amouri, le meilleur moyen de sensibilisation des citoyens et de lutte contre la mafia de la farine est d'organiser un débat public sur le plateau de la chaîne nationale. Le citoyen a droit à une information claire et crédible pour être à même de participer à cette lutte contre les sangsues avec responsabilité et en connaissance de cause.