• Une politique gouvernementale qui fera couler l'économie du pays • Le porte-parole du gouvernement n'en était pas prévenu • Après une lutte perdue d'avance contre la corruption financière, le ministre jette l'éponge
Notre économie chancelante n'en a pas fini de voir des vertes et des pas mûres. Après la démission de Mohamed Abou de son poste de ministre de la Réforme administrative, le limogeage de Mustapha Kamel Nabli de son poste de gouverneur de la Banque centrale, c'est au tour de ministre des Finances, Houcien Dimassi, de démissionner. C'est dans la journée du vendredi 27 juillet 2012, que la décision a été officiellement publiée. Un communiqué officiel du ministère des Finances a circulé annonçant la démission de Houcine Dimassi de son poste en sa qualité de ministre.
Depuis un bon moment, et lors des points de presse hebdomadaires donnés par le ministère des Finances au Premier ministère, on ne voyait plus le ministre Houcine Dimassi. C'est son Secrétaire d'Etat, Slim Besbès qui s'occupe des déclarations aux médias et des rencontres officielles.
Une politique financière «arbitraire focalisée sur les prochaines élections»
Dans sa lettre démission, l'ancien ministre des Finances dénonce la politique financière que lui impose le gouvernement et qui, selon ses propos : «fera couler l'économie tunisienne et videra les caisses».
Docteur en économie, Houcine Diamssi dit avoir beaucoup lutté et œuvré pour protéger l'argent public contre toute tentative de corruption ou de détournement pour des besoins outre que l'équité financière. Or, «la majorité des membres du gouvernement ont préféré orienter leur politique financière vers une politique électoriste.». L'impact de cette politique arbitraire ne s'est pas fait attendre. Les dépenses gouvernementales sont montées en crescendo et «ont dépassé de loin, les recettes de l'Etat.»
Quant aux priorités données au sein du gouvernement en matière de financement, l'ancien ministre se dit être choqué par la démarche prise par les membres du gouvernement. L'urgence n'était pas donnée aux plus nécessiteux en termes de pouvoir d'achat, d'employabilité et d'habitat digne. «Néanmoins, le gaspillage était flagrant pour gagner la sympathie des futurs électeurs... » Renchérit Houcine Dimassi.
Dimassi sonne le tocsin contre le projet de loi portant sur le dédommagement des anciens détenus
On parle de pas moins de 750 millions de dinars qui seraient octroyés aux bénéficiaires de l'amnistie générale si le projet de loi de réinsertion et de dédommagement est adopté. «Un coup fatal pour le budget de l'Etat. La finance publique ne s'en sortira jamais. L'application de pareille loi montre une indifférence hallucinante du contexte économique actuel et des années à venir, rappelle Houcine Dimassi.
Pour conclure, l'ancien ministre des Finances évoque «la manière désolante et indigne» avec laquelle l'ancien gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli a été limogé et son impact sur l'image de la Tunisie à l'échelle internationale