Les pays asiatiques accordent davantage d'intérêt, ces dernières années, à renforcer leur coopération économique et commerciale avec la Tunisie. En témoigne les accords de coopération et de partenariat conclus en 2006 par la Tunisie avec nombre des pays asiatiques comme la Chine , le Japon, l'Inde et la Corée du Sud. Sur environ 75 accords de coopération signés, une dizaine ont été conclus avec le Japon (5), la Chine (2), l'Inde (2) et la Corée du sud (2). La même année, des responsables et hommes d'affaires chinois, japonais, indiens et sud-coréens ont effectué plus d'une visite à la Tunisie en vue de prospecter le marché local.
En vue de faire connaître les marchés asiatiques, les potentialités qu'elles recèlent ainsi que les opportunités d'échanges commerciaux offertes, une journée d'information sur "les opportunités d'exportions vers les pays asiatiques" a été organisée, hier, à la Maison de l'Exportateur. M. Mondher Zenaidi, ministre du Commerce et de l'Artisanat a présenté un exposé sur les relations commerciales avec les pays de la région et passé en revue les difficultés qui entravent l'accès et la promotion des exportations tunisiennes vers les marchés asiatiques, pourtant très ouverts et demandeurs de produits tunisiens. S'agissant des difficultés d'accès et d'exportation vers les pays de l'Asie, le ministre a cité la concurrence rude sur ces marchés, l'absence d'un cadre législatif offrant des avantages préférentiels, l'absence de lignes maritimes directes avec les pays de la région, ce qui rend le transport très coûteux, l'handicap de la langue, la faiblesse des investissements asiatiques à capacité d'exportation en Tunisie et le manque de communication avec la majorité de ces pays. Mme Saïda Chtioui, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des affaires américaines et asiatiques a indiqué, pour sa part, que l'objectif de cette rencontre est de discuter avec les hommes d'affaires et le corps diplomatique tunisien accrédité dans les pays asiatiques, des meilleurs moyens de conquérir ces marchés lointains. Pour réaliser cet objectif, la secrétaire d'Etat a souligné que toutes les structures concernées doivent travailler de concert avec le secteur privé et les chefs de missions diplomatiques, pour garantir l'accès des produits tunisiens à ces marchés, d'autant plus que les opportunités ne manquent pas. Pour leur part, les ambassadeurs de Tunisie dans des pays asiatiques, ont appelé à adopter une approche ciblée «quels produits pour quels marchés » pour conquérir ces marchés, améliorer la coordination entre les structures concernées de l'exportation et les représentations à l'étranger, organiser davantage de visites et de missions économiques et de promotion dans les pays cibles et mettre à la disposition des chefs des missions diplomatiques tunisiennes les informations actualisées pour faire mieux connaître l'économie et les produits tunisiens à l'occasion des manifestations internationales. Les participants ont estimé que les produits tunisiens tels que l'huile d'olive, les dattes, l'harissa, le cuir, les produits de la mer, le phosphore et les engrais et autres ont leur place sur les marchés asiatiques mais que leur promotion passe obligatoirement par la compréhension de la culture des peuples asiatiques, l'élaboration d'études objectives sur les marchés de la région mais surtout par une meilleure coordination entre les exportateurs, les structures spécialisées et les ambassades à l'étranger. En effet, les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays asiatiques (Chine, Japon, Pakistan, Iran, Indonésie, Thaïlande, Singapour, Bengladesh, Inde, Corée de sud et autres) demeurent très modestes malgré les opportunités qu'offrent ces marchés émergents pour l'exportation des produits tunisiens. Le volume des échanges entre la Tunisie et ces pays, ont atteint, fin 2006, 589,1 millions de dinars à l'exportation et 2149,8 millions de dinars à l'importation, soit 3,8 % du total des exportations tunisiennes et 10,9 de celui des importations. Les projets de coopération retenus dans le cadre des accords de coopération pour les prochaines années se distinguent par leur qualité. Tunisiens et asiatiques ont décidé de coopérer dans des créneaux de pointe, propres à booster l'investissement, et partant, la croissance et l'emploi des diplômes du supérieur. Il s'agit entre autres des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), de la biotechnologie (médicale, végétale, informatique et environnementale) et de la recherche scientifique.