Beaucoup de citoyens tunisiens sur le WEB ont été attentifs au sort des 85 jeunes filles tunisiennes refoulées, il y a une dizaine de jours du Liban, et qui furent arrêtées à leur arrivée à l'aéroport international de TunisCarthage, sous l'accusation de prostitution, avant d'être déférées devant la justice. Mais, le juge d'instruction du 20 ème bureau du tribunal de première instance de Tunis a décidé leur libération le 24 août.
Selon les données recueillies, la décision de leur arrestation aurait été prise, sur la base d'informations et d'enregistrements constituant des preuves concrètes quant à l'implication de ce groupe de jeunes filles.
Les commentaires relatifs à l'affaire dégagent pour la plupart un sentiment de sympathie à l'égard de ces jeunes filles tunisiennes, victimes comme des millions d'autres jeunes filles de toutes les nationalités, de maquereaux de basse espèce, à la solde de vastes réseaux internationaux de marchands du sexe travaillant pour les bordels de luxe et les hôtels touristiques en mal de produits décents. Le Liban, faut-il le dire, possède, hélas, une mauvaise réputation, dans ce domaine, souvent évoquée par la presse, dans des articles très sérieux.'' Sexe et misère, la face cachée du tourisme au Liban, ‘' titrait un de ces récents articles.
Tout le monde a aussi une idée bien ancrée concernant la clientèle de ces établissements.
D'après les révélations de quelques unes des jeunes filles tunisiennes, à des parties neutres, et qui viennent corroborer ce que tout le monde sait, déjà, elles avaient été, au départ, prises au piège par le maquereau qui leur avait menti, en leur promettant des emplois décents, mais arrivées à destination, elles avaient été obligées pour vivre d' emprunter par son intermédiaire de grosses sommes d'argent , en attendant de s'installer, et ces dettes avaient été habilement monnayées par les emprunteurs, afin de les contraindre à se prostituer et à faire les entraineuses dans les boites de nuit.
Il faut reconnaître que certaines situations vécues en Tunisie, ont de quoi encourager les voyous à tenter leurs chances. On se rappelle que plus de 6 mille jeunes garçons et jeunes filles pour la plupart des étudiants et des étudiantes des facultés tunisiennes, faisaient la queue, des mois durant, pour s'inscrire aux concours artistiques de la Star Académie que des libanais avaient cherché à organiser, en 2010, en Tunisie, avec le soutien financier d'un neveu du président déchu Ben Ali, en l'occurrence Dourayed Ben Ali.
Aussi, quelques commentateurs exprimaient la crainte de voir certains milieux malintentionnés exploiter l'affaire des jeunes filles signalées pour faire l'amalgame entre l'émancipation de la femme, et ‘'le relâchement des mœurs''.
D'autres critiquaient l'hypocrisie des hommes qui défendent la polygamie et les mariages de plaisir, mais refusent à la femme de disposer librement de son corps.
Pour d'autres commentateurs, les arrestations pour de tels motifs se fondent en général sur le flagrant délit, ce qui n'est pas le cas de ces jeunes filles, sur le territoire tunisien, du moins, outre le fait qu'elles n'étaient l'objet d'aucune condamnation judicaire.