L'endettement appelle à l'endettement. A cause d'une conjoncture économique difficile, le recours des autorités tunisiennes à l'endettement semble inévitable. Scénario que le pays a pu éviter une année auparavant ainsi que l'année en cours. En 2013, le pays sortira, sur le marché financier international privé pour lever un montant variant entre 1700 et 1800 MDT. C'est ce que Slim Besbès, ministre des finances par intérim, a annoncé, hier, sur les ondes de notre confrère Radio Express Fm. A vrai dire, ce scénario était déjà prévu depuis quelques mois. Et ce n'est pas nouveau que la Tunisie sortira sur le marché international pour couvrir ses besoins en financement. Reste que pour le moment la nature ainsi que l'identité des créanciers demeure encore méconnue. Et s'ils seraient des Qataris ? Peut être bien des Américains ! Ou encore peut être que les promesses de G8 réunis en sommet à Deauville l'année dernière, seraient enfin concrétisées ? Quelle que soit l'origine de nos nouveaux créanciers, la Tunisie se trouve de plus en plus endettée. On rappelle que la Tunisie a émis trois mois auparavant un emprunt obligataire de 485 millions de dollars garantis par les Etats-Unis d'Amérique, agissant par l'intermédiaire de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Raison pour laquelle la dette extérieure s'élève environ à quelque 21,9 milliards de dinars fin 2010, soit 34,5 % du PIB, sur un endettement total de 72, 8 milliards de dinars soit 114, 8 % du produit intérieur brut (PIB), selon les propos de Dr Moncef Guen Ancien Secrétaire Général du Conseil économique et social et Consultant international. Plus encore, selon des spécialistes la dette extérieure de la Tunisie devrait atteindre 30 millions de dinars d'ici la fin de cette année contre contre 24.6 milliards de dinars à la fin de 2010.
Niveau élevé
A cet égard, il convient de rappeler que le niveau moyen de la dette extérieure globale (50,9%) durant la période récente 2005-2010 demeure relativement élevé comparativement aux pays de la tranche inférieure de l'OCDE et les autres économies émergentes dont la notation du crédit souverain est similaire à celle de la Tunisie. En dehors du Liban avec 190,8%, le ratio moyen de la dette extérieure globale durant la même période pour la région MENA est en effet de l'ordre de 18,9%. Celui du Maroc, par exemple, est de l'ordre de 21,2%. Dans une étude publiée par l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises, Sami Mouley en qualité d'expert en finance internationale explique qu' « au niveau de la répartition de la dette extérieure à moyen et long terme par devises, l'Euro représente près de 63%, le Yen japonais 16%, le Dollar américain 13% et le reliquat dans diverses devises ». Par bailleurs de fonds, une part non négligeable (33,7%) de la dette extérieure à moyen et long terme de la Tunisie est contractée au titre de la coopération multilatérale (dont 20% est concessionnel), 29% au titre de la coopération bilatérale, contre seulement 27,8% au titre des émissions obligataires sur les marchés financiers internationaux et 9,5 au titre de créances bancaires privées, d'où des risques de refinancement faibles.