La protestation contre le film américain offensant envers l'Islam, les Musulmans et le Prophète Mohamed a plongé hier, les capitales du monde musulman dans une violence implacable. Ici et là c'était la fureur et les cris de vengeance de milliers de manifestants offusqués et blessés par la provocation ignoble contre les symboles sacrés de leur religion.
Ici et là, également, ce sont les attaques contre les ambassades des Etats-Unis et d'autres chancelleries occidentales, les incendies et les inévitables affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avec leur regrettable lot de morts et de blessés.
Tunis ne pouvait être épargnée par cette vague de protestation, mais ne pouvait imaginer que les salafistes allaient pousser le déchaînement de la violence à son extrême. Car il y'a eu en fin de compte des morts, deux selon le bilan provisoire du ministère de la Santé. Au point de croire que les salafistes cherchaient plus une démonstration de force qu'une simple manifestation contre un film offusquant et ignoble.
Après l'attaque contre le consulat américain à Benghazi et l'assassinat de l'ambassadeur et de trois diplomates, perpétrés par des extrémistes religieux, il fallait s'attendre à une réaction violente des extrémistes tunisiens, dont le recours à la violence, n'est plus à démontrer. Il fallait donc prendre les précautions nécessaires et inciter à l'apaisement sans pour autant renoncer au droit à la dénonciation, mais par les voies pacifiques.
Mais au-delà de la violence, plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi la sortie de ce film en cette période de la montée de l'intégrisme dans le monde musulman ? Y'a-t-il une partie qui se cache derrière cette provocation et qui cherche à provoquer une guerre des religions et à embraser la région ?