L'aide européenne dédiée à la Tunisie ne dépasse pas les 800 millions de dinars depuis 2011, contre 7,5 milliards d'euros pour l'Egypte. Les promesses déclarées lors du G8 à Deauville, ne sont pas encore concrétisées. Les négociations du statut avancé tardent à se tenir.
L'Europe nous promet de l'aide. Une chose promise est une chose due. L'Europe accorde une aide de 400 millions d'euros pour soutenir la Tunisie à réussir sa phase de transition. Or, Cette aide que promettent les discours officiels semble en deçà des attentes. En comparaison à d'autres pays arabes, la Tunisie ne reçoit qu'une somme marginale. D'ailleurs, le montant des aides européennes à l'Egypte, par exemple, dépasse largement la somme de 400 millions d'euros. Lors de la dernière visite à Bruxelles, du Président égyptien, José Manuel Barroso, président de la commission européenne, a annoncé une aide macroéconomique de 500 millions d'euros dédiée à l'Egypte. Selon la presse européenne, la commission européenne a certes, annoncé que l'Union européenne accordera une aide de 2,5 milliards d'euros en faveur du budget de l'Egypte et 5 milliards d'euros pour soutenir l'investissement dans ce pays. En somme cela fait 7,5 milliards d'euros, soit 75% du budget de la Tunisie prévu en 2012. Cela fait aussi 20 fois plus l'aide européenne dédiée à la Tunisie. C'est dire que l'Egypte est le premier partenaire économique de l'UE dans le Moyen Orient. Les exportations européennes vers l'Egypte ont atteint 13,9 milliards d'euros en 2011. Les importations de ce pays avoisinent les 9,4 milliards d'euros, soit un volume total de 23,3 milliards. La Tunisie bien que le volume de ces échanges commerciaux avec l'Europe est inférieur à ce chiffre, demeure quand même un partenaire potentiel pour l'Europe. Un partenaire qui n'a pas encore obtenu son statut de partenaire privilégié avec l'Europe qui a souvent profité de l'ouverture du marché tunisien. Explications ?
Rien que des promesses !
Au lendemain du 14 janvier les responsables européens n'ont cessé de nous inonder de déclarations ainsi que de promesses de soutenir la Tunisie dont les besoins en financement s'évaluent à presque 5 milliards de dinars. On affirme même que l'Europe ne s'arroge pas le droit d'agir en tant que juge qui donne un prix aux bons partenaires ou une sanction aux mauvais partenaires. Histoire de dire que si l'Europe a soutenu la Tunisie durant le règne de la dictature elle est appelée à se racheter pour s'investir encore plus d'autant dans une phase de démocratie. Promesse de Gascon ? Dans ce contexte, Sefan Füle, Commissaire européen pour l'élargissement et la Politique européenne de voisinage, avait auparavant annoncé que le temps est passé d'un soutien indifférencié entre les pays qui font de véritables efforts et ceux qui ne paient aucun crédit à leurs engagements vis-à-vis de leur population et de la Communauté internationale. Il estime dans le même ordre d'idées que l'Europe va respecter ses engagements envers la Tunisie. Or, dans la pratique, la Tunisie postrévolutionnaire n'a pas reçu ce qu'elle devait attendre de l'Europe. Jusqu'a aujourd'hui, les promesses déclarées lors du sommet de Deauville-G8- ne sont pas concrétisées. Les négociations pour l'obtention de son statut de partenaire privilégié se déroulent à pas de tortue. Et en contrepartie, l'Europe continue à instaurer de nouvelles normes techniques de normalisation qui engendrent des coûts supplémentaires pour les entreprises exportatrices tunisiennes qui se trouvent déjà en difficulté.
Zied DABBAR
Une ligne de crédit pour le secteur bancaire tunisien
La Banque Européenne d'Investissement (BEI), bras financier de l'UE, annonce la mise en place d'une ligne de crédit de 20 millions d'euros pour le secteur bancaire. Philippe De Fontaine Vive, vice-président de la BEI devrait aussi signer un accord, avec le ministre de l'Investissement et de la coopération internationale Riadh Bettaieb, pour réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie.