«Le langage de la lutte est universel» commente Elisabeth Costa, Secrétaire générale de la FIJ «Viva Press Liberty, Viva press Liberty ». Les voix hautperchées de nos invités de la Fédération internationale des journalistes et de sa branche africaine se sont mêlées à celles des sit-inneurs de Dar Assabah qui criaient haut et fort « Liberté liberté à notre presse. Morts ou vivants, on ne renoncera jamais à notre cause. » Sauf que là les paroles étaient pour de vrai, car parmi les sit-inneurs, il y avait des grévistes de la faim qui en ce 2 octobre entamaient déjà leur deuxième jour de résistance périlleuse. Et si les mots échangés ce jour-là étaient simples, ils ont dénoncé avec des mots justes la nonchalance du gouvernement et ont salué la bravoure des sit-inneurs de Dar Assabah qui, depuis un mois et demi, sont dans la ruée vers la liberté et ne comptent en aucun cas rebrousser chemin. Parmi ces gens-là des hommes et des femmes, journalistes certes ayant traversé l'Atlantique et d'autres sont venus de l'Afrique pour soutenir les employés de la plus militante des entreprises de presse. « Je ne comprends pas votre langue mais je suis persuadée que le langage de la lutte est universel. » commente Elisabeth Costa, Secrétaire générale de la Fédération internationale des journalistes qui continue « Votre combat est le nôtre. Vous n'êtes pas seuls. » Les mots échangés étaient empruntés au langage du combat celui qu'on mène pour la liberté. « Et c'est tout à notre honneur » répondent d'une seule voix les sit-inneurs de Dar Assabah.
Bien avant c'est Jim Boumelha qui prend la parole. Le Président de la Fédération internationale des journalistes qui compte parmi ses adhérents à travers le monde pas moins de 600 mille journalistes, avance : « On a cru à tort que la Tunisie qui a fait sa Révolution a tourné la page sur un passé où on muselait les libertés. Mais on se rend compte que les choses sont restées au point mort. », dit-il en avançant à propos du soutien de la FIJ à Dar Assabah « Nous vous donnerons toute l'assistance possible. » Et pour rester dans le même registre, c'est Sémir Cheffi, Secrétaire général adjoint de l'UGTT qui rappelle que la centrale syndicale soutient les sit-inneurs de Dar Assabah et qu'il est hors de question : « de laisser quiconque mettre la main sur la liberté de la presse ou qu'un étranger soit nommé à la tête de l'entreprise contre la volonté des employés» dit-il en continuant « Nous nous opposerons à toute négociation qui ne prend pas en compte les revendications des salariés. »