Le secrétaire général de « Nidaa Tounès » à Tataouine est mort, son adjoint est dans le coma et neuf autres militants du parti sont soignés à l'hôpital dans un état grave. La nouvelle fait froid dans le dos. Elle ne laisse aucune place aux supputations et au doute : la violence politique arrive galopante, menaçante et prête à tout emporter sur son chemin. Elle fait partie désormais de notre quotidien et s'installe dans nos nouvelles mœurs post-révolution. Il y a un début à tout et les tristes événements de Tataouine ne sont que l'aboutissement logique d'une indifférence et d'un laxisme face à un fléau dont on n'a pu prévoir les dangers et que des parties ont nourri et entretenu à dessein et dans un but non avoué. Le secrétaire général de « Nidaa Tounès » mort, suite à ses blessures, selon les responsables du Parti, terrassé par une crise cardiaque, selon le ministère de l'Intérieur, appartient à un parti de l'opposition et pas n'importe lequel, celui qui menace le leadership d'Ennahdha et dérange ses leaders. Il n'est pas étonnant dès lors qu'il soit la cible privilégiée de leurs critiques et accusations et de la haine de leurs partisans Car la victime, selon des témoignages concordants, aurait été agressée par des membres qui se réclameraient du comité de protection de la révolution, une milice parallèle au service de certains partis et qui agit dans la liberté et l'impunité les plus totales. Ce n'est pas la première fois que des membres et des locaux de Nidaa Tounès sont attaqués sans que les coupables soient arrêtés. Or cette fois il y a mort d'homme. Et même si l'on spécule encore sur les liens de cause à effet, il est urgent que l'appareil d'Etat neutralise ces milices qui se proposent d' « arbitrer », selon la loi du talion, les prochaines élections.