Le Temps - Agences - Douze civils ont été tués et 31 autres personnes ont été blessées dans une violente attaque au mortier hier dans la banlieue est de Bagdad, a déclaré une source au sein des services irakiens de sécurité. Au moins cinq obus de mortier ont été tirés par des insurgés sur le quartier à majorité chiite d'Obaidi, a affirmé cette source, précisant que le secteur touché "avait été bouclé". Selon un responsable du ministère de l'Intérieur, l'attaque au mortier est intervenue alors que des affrontements se produisaient, dans la même zone, entre des miliciens chiites et des soldats américains. Douze corps et 18 blessés ont été transportées à l'hôpital Al-Sadr, a-t-on appris auprès de cet établissement situé dans le quartier populaire chiite de Sadr City. Treize autres personnes sont soignées à l'hôpital Ibn Nafis, dans le centre de la capitale irakienne. Par ailleurs, une bombe dissimulée sur une mobylette a fait un mort et cinq blessés sur le marché d'Al-Chorjah proche du centre de Bagdad, selon les services de sécurité. Un autre attentat à la bombe dans le quartier de Mishin, dans le centre de la capitale, a fait un mort et trois blessés, a dit un responsable de la sécurité. Enfin, l'armée américaine a annoncé la mort de trois militants et la capture de 21 autres dans une série d'opérations lancées en différents endroits du pays contre Al-Qaïda en Irak. Par ailleurs, les dirigeants des principales communautés irakiennes, réunis autour du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, se sont accordés dimanche sur la tenue d'un sommet de crise voulu par M. Maliki pour sauver sa coalition gouvernementale, a-t-on appris de source officielle. La date exacte de ce sommet n'a toutefois pas été précisée. Mais, toujours de source officielle, il devrait se tenir "dans quelques jours". "Nous sommes tombés d'accord sur divers sujets. Le plus important est l'ordre du jour du sommet, mais aussi qui y participera", a indiqué dans un communiqué le vice-président sunnite Tarek al-Hachémi. Outre MM. Maliki et Hachémi, le président kurde Jalal Talabani, le vice-président chiite Adel Abdel Mehdi, et Massoud Barzani, le président de la région autonome du Kurdistan irakien, ont participé depuis samedi à une nouvelle série de réunions "préparatoires", selon un responsable au sein du bureau de M. Talabani. Le gouvernement irakien est paralysé depuis plusieurs mois par des querelles entre partis sunnites et chiites, qui ont provoqué au total le départ ou le boycottage de 17 ministres sur 40. Pour sortir de la crise, le président et le Premier ministre irakiens ont formé jeudi dernier une alliance composée de deux partis chiites et de deux partis kurdes, mais sans obtenir la participation immédiate des sunnites. M. Maliki avait alors souligné que "la porte était ouverte" à tous ceux qui voulaient débloquer la situation. Mais les dirigeants sunnites avaient critiqué dès le lendemain cette alliance. "Les dirigeants n'auraient pas dû annoncer une alliance avant de convaincre tous les partis de l'efficacité de la direction politique", avait critiqué le Front de la Concorde nationale, principal bloc sunnite du Parlement, dont les ministres ont démissionné du gouvernement le 1er août. Le 12 août, le Premier ministre avait appelé les dirigeants des principales communautés à participer à un sommet de crise le plus vite possible. Cet appel avait été suivi d'une première réunion préparatoire entre les différents leaders irakiens, le 14 août. Nouri al-Maliki est sous la pression des Etats-Unis, qui ont déployé 155.000 soldats en Irak pour tenter de réduire les violences et prônent un gouvernement d'union nationale et réconciliation entre communautés. Le mois prochain, le commandement militaire américain doit soumettre un rapport au Congrès américain faisant le point sur les résultats de la décision controversée, prise en début d'année, du président George W. Bush d'augmenter le nombre de soldats américains en Irak. Selon l'édition de samedi du quotidien américain New York Times, la Maison Blanche pourrait profiter de la publication de ce rapport très attendu pour proposer un plan de retrait graduel des soldats à partir de 2008.