Originaire de la zone du Maghreb, le Couscous s'est industrialisé et a gagné une dimension internationale. De même, les pâtes alimentaires ont gagné beaucoup de terrain en Tunisie. En quelques années, nous sommes devenus le deuxième consommateur de pâte par tête d'habitant, après les Italiens. Quelle est la situation du marché en Tunisie ? Quelles sont les perspectives de développement à l'échelle internationale ?
Une étude faite par l'Agence de Promotion de l'Industrie sur le positionnement stratégique de la branche « Pâtes alimentaires et couscous » révèle que le volume de production de cette branche est de l'ordre de 210 mille tonnes dont 50 mille tonnes de couscous pour une valeur de 124 millions de dinars, soit 10% de la valeur de la production du sous - secteur des céréales et dérivés et 2% de celle du secteur agroalimentaire. Les unités de fabrication de pâtes alimentaires et couscous sont au nombre de 16. « Parmi les unités existantes, quatre unités émergent pour atteindre un niveau de qualité et de fiabilité comparable à celui des entreprises performantes à l'échelle internationale », affirment les experts de l'API en ajoutant que « cinq unités intégrées à des semouleries fournissent 80% de la production de pâtes et 50% de celle du couscous ». Certaines entreprises ont pu exporter vers l'Afrique subsaharienne. Le niveau des exportations a été de 43 800 tonnes de pâtes en 2003 et 7600 tonnes de couscous. La valeur globale de ces exportations s'élève à 34 millions de dinars. Du côté des investissements, ces derniers avaient atteint 35 millions de dinars soit 20% du total des investissements dans les branches d'activité des industries céréalières et ce, durant la période 1999 - 2003. La branche emploie 700 personnes pour la production de pâtes et 300 personnes pour la production de couscous.
L'Italie référence mondiale pour les pâtes alimentaires A l'échelle internationale, les pâtes alimentaires à base de semoule de blé dur sont consommées partout dans le monde. Elles ont des qualités nutritives et énergétiques universellement reconnues. A l'Union internationale des fabricants de pâtes, on estime la consommation mondiale globale à environ 9,5 millions de tonnes par an. L'Italie est le premier consommateur par habitant au monde avec 28 kg par tête et par an talonnée par la Tunisie avec 16 kg, la Grèce avec 8,7 kg et la France avec 7,4 kg. Dans les pays maghrébins autres que la Tunisie, la consommation de pâtes alimentaires est faible. Au niveau de la production, l'Italie demeure la « référence mondiale » en fabriquant 3 millions de tonnes de pâtes par an. Plus de la moitié est exportée. En France 15 fabriques de pâtes emploient 1600 salariés et produisent 275 mille tonnes dont 11% sont exportées. La consommation totale de pâtes dans l'Hexagone est estimée à 444 mille tonnes dont 46% de pâtes importées. En Espagne, huit unités produisent 210 mille tonnes de pâtes pour une consommation par tête de 4,8 kg par an. Les Espagnols exportent annuellement 35 mille tonnes et importent 27 mille.
La France leader mondial du couscous industriel Quant au couscous on en produit 85 mille tonnes en Tunisie, 80 mille au Maroc, plus de 112 mille tonnes en France, 14 mille tonnes en Italie. Si l'Italie est leader mondial des pâtes alimentaires à base de semoule de blé dur, la France est leader mondial du couscous industriel. L'étude de l'API, a fait une comparaison entre la Tunisie, France, l'Italie et l'Espagne. Elle a révélé que « les industriels tunisiens ont des prix de revient de pâtes alimentaires équivalents aux industriels italiens ». Les Tunisiens exportent plus que la France et l'Espagne en termes de volume. La productivité par emploi est faible en Tunisie. Le niveau technologique des installations tunisiennes est comparable aux meilleurs italiens. Les coûts de transport sont plus faibles en Tunisie qu'ailleurs.
Compétitivité à renforcer « L'industrie tunisienne des pâtes alimentaires est donc compétitive et peut affronter la compétition internationale » concluent les experts de l'API. Pour la mise à niveau de la branche, ces experts recommandent « d'entreprendre des actions de rénovation pour les lignes où l'adaptation de nouvelles technologies ne pose pas de problèmes », surtout qu'une partie du matériel de fabrication du couscous, commence à prendre de l'âge. Pour le matériel de conditionnement, « l'adaptation des systèmes de dosage et de pesage associatifs plus fiables est à envisager ». Quant au matériel de stockage et de manutention, « c'est le domaine où les entreprises ont le moins investi. Les marchés à l'export ne peuvent être développés que si une gestion quantitative et qualitative des stocks est assurée ». Des actions doivent être engagées dans plusieurs domaines comme « le marketing pour l'exportation, la recherche et développement pour le couscous et ses dérivés et les fonctions méthode, logistique et contrôle de gestion ». Même si cette branche n'emploie pas beaucoup de main - d'œuvre, elle offre beaucoup d'opportunités en termes de revenus et d'entrée en devises.