Cela paraît bizarre, pour quelqu'un qui ne connaît pas l'affaire, de dire qu'une fille violée, est acquittée. A priori le terme « acquittée » semble mal placé, pour une victime. Pour bien comprendre il faut revenir aux faits qui remontent au 4 septembre 2012, et mieux connaître les tenants et les aboutissants de ladite affaire qui du reste a fait la une de presque tous les journaux locaux et étrangers. Dans sa déposition du même jour, la jeune fille, accompagnée de son fiancée se présenta aux locaux de la police en banlieue nord, pour déclarer qu'elle a été violée par deux agents de police qui au départ l'avaient interpellée, alors qu'elle se trouvait dans la voiture de son fiancé et en sa compagnie. Les deux agents diront plus tard devant le juge d'instruction que le couple avait attiré leur attention, car ils étaient dans une position attentatoire à la pudeur, ce que démentira la jeune fille par la suite, en déclarant qu'elle était assise auprès de son fiancé, le plus normalement du monde, mais que les agents ont inventé ce prétexte de l'attitude équivoque, pour occulter le viol dont elle a été l'objet. Son fiancé ajouta qu'il a été entraîné par le troisième agent de police, pour l'éloigner de la voiture, où était restée la jeune fille avec les deux agents en question. C'est là qu'il lui a demandé de l'argent pour intervenir afin de lui éviter les poursuites ainsi que sa fiancée. Irrité, le jeune homme a refusé net la demande de l'agent, une altercation sen suivit et la situation tourna au drame, alors que la jeune fille était agressée par les deux autres policiers.
L'atteinte à la pudeur pour justifier le viol ? Impliqués dans un acte abject, avec des preuves tangibles dont notamment l'analyse ADN des vêtements de la jeune fille, sur lesquels le violeur a laissé ses empreintes génétiques, les agents sont passés à l'attaque, pour camoufler leurs méfaits, en déclarant au juge d'instruction qu'ils avaient surpris les deux jeunes fiancés dans une position équivoque. Ces derniers ont donc été inculpés d'atteinte à la pudeur. D'où le choc de la jeune fille devant le juge d'instruction, quand elle sut la première fois, qu'elle se présentait en tant qu'accusée, alors qu'elle était essentiellement victime et sous le choc de surcroît.
Les deux fiancés devant le tribunal Inculpés d'atteinte à la pudeur, les deux fiancés ont comparu dernièrement devant le tribunal qui les acquitta pour défaut de preuves et vice de procédure. L'accusation est basée sur les témoignages des agents, eux-mêmes accusés de viol et de corruption. Ils ne sont donc aucunement probants. C'est la raison pour laquelle, les deux fiancés ont été acquittés, tel que nous l'a confirmé leur avocate, Me Radhia Nasraoui.
Quid des policiers ? Selon la même avocate, le Juge d'instruction a également inculpé les deux agents concernés pour viol et complicité, alors que le troisième est inculpé de corruption. Quoique selon le responsable au ministère de la Justice, le juge d'instruction n'a pas encore clôturé l'enquête. En tout état de cause, leur culpabilité semble plutôt établie, tel que l'a affirmé maître Radhia Nasraoui, et donc ils seront vraisemblablement, traduits devant le tribunal de première instance pour répondre de leurs méfaits.