La question régionale est à la fois complexe et délicate. Elle est complexe dans la mesure où elle touche tous les aspects et toutes les sphères de la vie régionale ce qui pose un problème de mesure, d'analyse, de diagnostic et d'action. Elle est délicate, parce qu'elle est d'ordre politique avant tout. C'est le cas du Djérid tunisien, la porte du désert, comme on se plait à l'appeler. Cette région peut être conçue comme un devenir commun qui exige un projet. Elle est un véritable plan ou un programme d'action en vue de résoudre un ou des problèmes liés au tourisme à l'agriculture et à d'autres activités. Cette zone de Tozeur compte en effet actuellement une cinquantaine d'unités hôtelières, près de sept mille lits, 7 centres d'animation, près de 35 agences de voyages, 4 musées, un terrain de golf, etc.
Or, en dépit de cette infrastructure, fort honorable du reste, la dynamique touristique dans cette région reste en deçà des réelles potentialités. Le problème du tourisme à Tozeur ne remonte pas à la révolution. Victime d'un manque d'infrastructures, la ville est restée dans le tourisme de « passage » où les touristes font étape et n'y restent pas. Côté agriculture, la région de Djérid manque d'eau qui est imputable, essentiellement, au faible débit des puits, en raison de leur état désuet et à la hausse du coût de l'eau d'irrigation, autant de facteurs qui ont été à l'origine de l'interruption du cycle de l'eau, notamment, en été.
Des solutions alternatives devront voir le jour pour mobiliser de nouvelles ressources en eau, d'autant que les ressources hydriques de la région ne sont pas renouvelables. Ce secteur se heurte à d'autres problèmes notamment les dettes des groupements d'intérêt commun auprès de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) la restructuration des groupements de développement agricole (GDA) et la situation des Sociétés de Mise en Valeur et de Développement Agricole (SMVDA), bref plusieurs problèmes de développement qui entravent la progression de cette région saharienne et c'est dans ce cadre que l'association mondiale des amis du Djérid pour le développement et la communication sociale et culturelle , créée après le 14 janvier 2011 s'est fixé comme objectifs de réunir les natifs de la région du Djérid habitant les autres régions de la Tunisie ainsi que les amis de cette région autour d'un projet de soutien du développement de la région. Après avoir organisé un premier séminaire sur les perspectives du développement au Djérid, l'association se propose d'organiser aujourd'hui une journée d'information sur les secteurs agricole et touristique qui souffrent de plusieurs carences et nécessitent par conséquent des mesures d'urgence. Ce rendez-vous comme nous l'a affirmé, M Mohamed Hachemi Blouza, président de l'Association dépassera le stade du simple diagnostic pour essayer d'imaginer un début de solution à proposer aux décideurs.