Pour la sixième fois en onze ans, le monde a consommé plus de nourriture qu'il n'en a produit. C'est le constat fait par l'ONU en 2012. Par ailleurs, et selon le même rapport, les stocks sont au plus bas. Ceci est dû à la mauvaise récolte 2011-2012 en céréales à cause de la grande sécheresse qui a frappé l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Est. Par ailleurs, et selon les experts de la FAO les prévisions pour la campagne 2012-2013 ne sont guère rassurantes quant à une meilleure récolte par rapport à la précédente campagne et encore moins par rapport à 2011, année de tous les records en la matière. Cette situation s'est traduite par des hausses souvent spectaculaires des prix des céréales notamment du blé même si la tendance est baissière depuis la fin du mois de novembre dernier. Toutefois, les prix, selon la FAO, demeurent élevés. Ainsi, le blé tendre se négociait le 11 décembre 2012 sur les marchés européens à 265 euros (545d) la tonne, alors que celle du blé dur est de 300 euros (625d). Des prix qui ne peuvent que dégrever encore plus les caisses des pays importateurs notamment d'Afrique et de l'Asie de l'Ouest. D'ailleurs, et selon la FAO plus de trente pays de ces régions connaissent des difficultés d'approvisionnement en raison des coûts très élevés des produits céréaliers. A cette situation préoccupante s'ajoute le problème de la famine qui touche selon la FAO, 870 millions de personnes. Cela veut dire en plus simple qu'un habitant sur huit de la planète a faim ! Et dire que selon des études confirmées, la terre est capable de nourrir le double de sa population actuelle. Des centaines de millions d'hectares sont en effet en friche en Afrique et en Asie notamment. Pour cela il faudrait bien sûr des programmes appropriés et une aide réelle pour donner aux exploitants dans ces régions les moyens de produits plus et au moindre coût. La crise alimentaire de 2008 qui était l'une des plus graves n'a servi apparemment à rien pour que l'on prenne les mesures qu'impose la conjoncture. Mais le plus préoccupant pour les prochains mois, ce sont les prévisions alarmantes de l'ONU. Celle-ci estime qu'il y aura encore une baisse dans la production céréalière de par le monde. Une chute qui se traduirait par une hausse encore plus marquée des prix de ces produits et par conséquent par une crise alimentaire plus aiguë et qui sera plus grave que celle de 2008 qui avait entraîné les fameuses émeutes de la faim dans plusieurs pays d'Afrique notamment. Les prévisions onusiennes ne tiennent pas compte seulement des aléas climatiques, mais aussi des troubles que connaissent plusieurs pays au Moyen-Orient et en Afrique principalement. Avec des réserves au plus bas et une production en chute, les risques d'une famine encore plus grave profile à l'horizon et pourrait s'étendre à des pays déjà en difficulté d'approvisionnement alimentaire et dont les économies ne peuvent supporter de nouvelles charges pour importer des céréales encore plus chères. Selon plusieurs experts en la matière, nous sommes dans une nouvelle ère de hausse continue des prix alimentaires. Une telle tendance ne manquera pas d'influer négativement sur les programmes de développement dans les pays pauvres qui sont en butte à des problèmes auxquels ils ne peuvent faire face, faute de moyens.