. Camion piégé sur un marché Le Temps-Agences- L'un des accidents d'hélicoptère les plus meurtriers de la guerre en Irak a tué 14 soldats américains hier alors qu'un kamikaze a fait exploser un camion piégé sur un marché d'une localité au nord de Bagdad, faisant au moins 20 morts et 80 blessés. Ces nouvelles pertes américaines et violences surviennent alors que la polémique enfle entre les Etats-Unis le gouvernement irakien sur le manque de résultats du Premier ministre Nouri Al-Maliki. "Deux hélicoptères UH-60 Blackhawk effectuaient une mission de nuit lorsque l'un d'eux s'est écrasé. Il avait à bord quatre membres d'équipage et dix passagers", a indiqué un communiqué militaire américain. Selon les militaires américains, la chute de l'hélicoptère dans la zone d'opération de la "Task Force Lightning", dont le Quartier Général est à Tikrit, bastion sunnite au nord de Bagdad, aurait été provoquée par une défaillance technique et non par des "tirs hostiles". Plus tard, dans la ville de Baiji, proche de Tikrit, un kamikaze a lancé son camion contre un poste de police au centre d'un marché à une heure d'affluence, tuant au moins 20 personnes, dont cinq policiers. Le poste de police a été soufflé par la déflagration, ainsi qu'un grand nombre d'échoppes. Selon le docteur Saad Jassem, de l'hôpital général de la ville, le bilan pourrait s'alourdir car des victimes étaient encore prisonnières des décombres. Dans ce contexte de poursuite de la violence, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a sèchement répondu hier aux critiques américaines. "Il n'incombe à personne d'impartir des délais au gouvernement irakien", a assuré M. Maliki, en visite Damas. La veille, le président américain George W. Bush avait pris ses distances de M. Maliki, à qui il apportait encore récemment un soutien total. Il avait fait état d'"un certain niveau de frustration avec la direction du pays en général", suggérant que "si le gouvernement ne répond pas aux exigences des gens, ils remplaceront leur gouvernement". M. Maliki, un chiite du parti Dawa proche de Téhéran, est de plus en plus considéré à Washington comme incapable d'apaiser les divergences politiques et confessionnelles de la société irakienne, et de ramener le calme dans son pays. "C'est clair, le gouvernement irakien doit faire davantage, à travers (le) Parlement, pour aider à guérir les plaies" de l'époque de Saddam Hussein, avait ajouté le président américain. Pour M. Bush, cette situation est embarrassante avant une échéance cruciale, avec un rapport attendu devant le Congrès à la mi-septembre pour évaluer l'impact de sa stratégie de renforts militaires entamée en janvier. Mardi, l'ambassadeur américain à Bagdad Ryan Crocker avait aussi jugé les progrès en Irak sur les questions politiques "très décevants". "Cette situation est frustrante pour nous, pour les Irakiens, et pour les responsables irakiens", avait déclaré le diplomate.